Les industriels du recyclage en France tirent la sonnette d’alarme. Les incendies dans les centres de valorisation des déchets sont de plus en plus nombreux avec 150 départs de feu par an. Selon eux, la multiplication de petits objets contenant des batteries au lithium, en est la cause.
« Le taux de croissance du nombre de site ayant pris feu avec ces batteries se situe aux alentours de 200 ou 300% »
On ne parle pas de batteries lithium de voitures électriques mais plutôt des batteries de petite taille que l’on trouve dans de nombreux objets. Elles arrivent ensuite au milieu d’autres déchets qui peuvent prendre feu. Pour François Excoffier, président de Federec, la Fédération des entreprises du recyclage, « une des sources identifiées, ce sont les batteries au lithium en petite dimension comme dans une clé de voiture, dans un smartphone ou un appareil ménager. Ce sont des petits produits que l’on ne peut pas identifier au moment de leur arrivée sur les sites, puisqu’ils sont microscopiques ». Selon lui, la croissance du nombre de site ayant pris feu avec ces batteries est totale et son taux se situe aux alentours de 200 ou 300%. C’est le cas aussi par exemple des brosses à dents électriques, de petits objets difficilement identifiables au moment où ils arrivent dans des bennes de plusieurs milliers de tonnes d’autres déchets. Les industriels demandent à l’Etat de réagir et d’organiser une collecte plus efficace de ces objets comprenant du lithium.
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Les industriels demandent à l’Etat de réagir
François Excoffier le dit, « il faut absolument que les pouvoirs publics mettent en place la collecte c’est-à-dire isoler ces produits contenant du lithium. Le consommateur doit avoir l’information pour savoir où les emmener avant qu’elles arrivent sur les sites ». Début septembre, un incendie s’est déclaré dans le centre de traitement des déchets de Nice puis un nouveau à Rennes la semaine dernière. Plus largement, les feux semblent se multiplier ces dernières années sur toute la chaine de gestion des déchets : dans les déchetteries, dans les centres de stockage et ceux d’enfouissement. Il y a une autre explication selon Jacky Bonnemains, directeur de l’ONG Robin des bois, spécialisé dans les questions de pollutions industrielles. Selon lui, le sur-stockage de déchets dans les centres depuis 2018 c’est-à-dire depuis que la Chine interdit les arrivages de plusieurs types de déchets en provenance de l’Union Européenne, facilite l’apparition et la propagation des incendies. Par ailleurs, les industriels pointent du doigt les cartouches de protoxyde d’azote, plus nombreuses également, qui se retrouvent au milieu d’autres déchets et qui sont également inflammables.
Baptiste Gaborit