En ce jeudi 14 octobre, journée nationale de la qualité de l’air, un épisode de pollution aux particules fines est attendu aujourd’hui en Ile-de-France. Des alertes qui pourraient bien se multiplier dans les prochaines années puisque l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient d’annoncer une baisse drastique des seuils d’exposition aux polluants les plus dangereux.
Avec ce nouveau seuil, 100% des Franciliens sont exposés à des niveaux trop élevés
Deux polluants sont visés : les particules fines, les plus petites c’est-à-dire les PM2.5 et le dioxyde d’azote émis par le trafic routier, les industries, le chauffage. Pour les PM2.5, l’OMS recommande de diviser par 2 le seuil d’exposition et donc de passer de 10 microgrammes par m3 d’air en moyenne, à 5 microgrammes. Un seuil dépassé quasi-systématiquement en Ile-de-France selon Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS: « on est toujours au-dessus de ce seuil, c’est une exposition régulière et constante ».
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Avec ce nouveau seuil, 100% des Franciliens sont exposés à des niveaux de PM2.5 trop élevés. Les seuils d’alerte ont été abaissés car les dernières études scientifiques montrent des conséquences sur la santé à des niveaux de pollution plus bas qu’on ne le pensait. Pierre Souvet, cardiologue, président de l’association Santé environnement France explique que plusieurs études sont sorties, indiquant que « chaque augmentation de 5 microgrammes augmente entre 10 et 20% le risque de décès ». « Il n’y a pas de seuil minimum qui vous permette de ne pas avoir de conséquences sur la santé » conclue t-il . Une pollution à l’origine de problèmes cardiovasculaires, de pathologies respiratoires, de cancers. La pollution de l’air tue chaque année 7 millions de personnes dans le monde dont 40 000 en France selon Santé publique France.
JO 2024 : Une barrière de 9 Para-PM va être installée devant le village des athlètes à Saint-Denis
Para-PM est le nom de l’appareil développé par la société Aérophile, une innovation présentée hier. C’est un engin qui aspire l’air extérieur pour le débarrasser des particules fines. Le cofondateur d’Aérophile, Jérôme Giacomoni explique : « d’un côté on ionise l’air puis on collecte les particules électrifiées par des plaques métalliques qui sont à très fort voltage. C’est comme si on mettait un petit aimant sur la particule et qu’on la récupérait ». 99% des particules fines sont ainsi piégées. Le Para-PM fait 5 mètres de long, 3 mètres de large et est alimenté par des panneaux photovoltaïques. L’objectif est de dépolluer des zones ciblées à l’intérieur des villes.
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Une barrière de 9 Para-PM va ainsi être installée devant le village des athlètes à Saint-Denis pour les JO de 2024. Il faut attaquer les endroits les plus pollués, « Saint-Denis est juste à côté de l’A86. La barrière va donc permettre au village des athlètes de respirer un air meilleur baissant ainsi de 50% la quantité des particules fines » explique le cofondateur. L’appareil peut aspirer jusqu’à 36 000 m3 d’air par heure. Le premier Para-PM sera installé l’an prochain dans le parc André-Citroën à Paris.
Baptiste Gaborit
