Essais nucléaires en Polynésie : la quasi-totalité de la population exposée aux retombées radioactives

Les conséquences des essais nucléaires français menés en Polynésie entre 1966 et 1974 ont-elles été largement minimisées ? C’est ce que dévoile en tout cas une enquête du média en ligne Disclose, ainsi qu’un livre, Toxique (éd.Puf) publié aujourd’hui qui remet en cause le niveau réel de radioactivité à laquelle la population a été exposée.

L’essai Centaure réalisé en 1974 est particulièrement pointé du doigt par les auteurs de Toxique

Ce livre a été écrit à partir de 2000 pages de documents militaires qui ont été déclassifiés en 2013 puis analysés pendant 2 ans.  Sébastien Philippe, enseignant-chercheur à l’université de Princeton aux Etats-Unis dans le programme Sciences et sécurité internationale est le co-auteur de ce livre, Toxique aux éditions des Presses Universitaires de France…

 

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Un essai notamment est pointé du doigt par les auteurs, l’essai Centaure, réalisé en 1974, donc la dernière année des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie. Sébastien Philippe, à partir des documents classifiés, a pu modéliser et recréer le parcours du nuage atomique et ses conséquences.

 

Polynésie Française : Seulement 63 civils ont été indemnisés selon le média Disclose

Selon lui 110 000 personnes sont ce jour-là exposéed aux retombées radioactives qui vont ensuite se fixer dans l’eau, le lait, les aliments. 110 000 personnes, c’est la quasi-totalité de la population des archipels polynésiens. La population locale concernée évidemment, mais aussi les militaires français déployés sur place comme Jean-Luc Sans. Il était à bord d’un navire chargé de sécuriser la zone des essais nucléaires. « On était sous des retombées, on puisait de l’eau de mer contaminée pour décontaminer le bateau ! » explique-t-il. Jean-Luc Sans est devenu depuis président honoraire de l’association AVEN, qui s’occupe des vétérans victimes des essais nucléaires. Selon le média Disclose, les indemnisations des civils polynésiens s’élèvent seulement à 63 personnes.

Baptiste Gaborit

 

 

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