Eco-score, Planet score : De l’essence du tracteur au bien-être animal, quels sont les critères retenus par ces nouveaux labels ?

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Ils sont en train de se faire une place sur les emballages de produits alimentaires ou sur les sites de e-commerce. Peut-être les avez-vous déjà vus, ils s’appellent l’Eco-score par exemple ou le Planet-score. Des nouveaux logos pour mesurer l’impact environnemental des produits. Plusieurs versions sont en phase de test.

 L’Eco-score a été lancé par un collectif regroupant notamment La Fourche et Foodchéri

Il s’agit d’un étiquetage environnemental à l’image du Nutri-score avec une note de A à E et un code couleur du vert au rouge. L’Eco-score a été lancé il y a tout juste un an par un collectif regroupant des acteurs comme Yuka, le distributeur en ligne de produits bio, La Fourche ou encore la plateforme Foodchéri. Derrière ce logo, un calcul de l’impact environnemental basé d’abord sur le cycle de vie du produit. Selon Lucas Lefebvre, le co-fondateur de La Fourche, « cette notation est basée sur des travaux scientifiques qui prennent en compte tous les impacts environnementaux tout au long du cycle de vie du produit. Prenons l’exemple d’une carotte. Le calcul va comprendre l’essence mise dans le tracteur, le transport en camion sur le lieu de transformation, mais aussi l’emballage et la mise en déchet ».

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A ce cycle de vie, les acteurs ont ajouté un système de bonus-malus pour prendre en compte l’impact des labels, du bio ou encore la recyclabilité des emballages. 400 000 produits sont désormais notés. Des distributeurs comme Carrefour ont rejoint l’initiative et le testent sur plusieurs milliers de produits. Un an après son lancement, les acteurs ont mené une étude auprès des consommateurs. Selon Caroline Vignaud, cheffe de la recherche et du développement de Foodchéri et de Seazon : « 2 personnes sur 3 ont déjà choisi un produit en fonction d’un Eco-score favorable et inversement, 2 personnes sur 3 y ont déjà renoncé en fonction d’un Eco-score défavorable. C’est donc un outil qui leur permet de faire des choix de manière transparente ». Et avec un impact déjà constaté sur les ventes comme sur le site de La Fourche : « cela a permis de modifier les comportements d’achat à tel point que l’on a eu 3 points de vente en plus par rapport à l’année dernière. Sur les produits avec un Eco-score A on est passé de 20% à 23% de ventes » affirme Lucas Lefebvre.

 

Carrefour, Lidl et Monoprix testent l’Eco-score

L’Eco-score n’est pas le seul et il n’est pas obligatoire. Mais l’affichage environnemental a été voté dans la loi sur l’économie circulaire et dans la loi climat. Avec d’abord une phase d’expérimentation, plusieurs dispositifs sont en test, le tout piloté par l’ADEME, l’Agence de l’environnement. Parmi les autres affichages, il y a aussi le Planet-score, développé par l’Institut technique de l’agriculture biologique. En test chez Lidl, Monoprix, Carrefour également et soutenu par des ONG et l’UFC-Que Choisir. Pour Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’Union fédérale des consommateurs Que Choisir, « la proposition du Planet-score a pour effet de prendre en compte l’impact des pesticides sur la biodiversité, sur la santé humaine, sur le bien-être animal. Le Planet-score va donc plus loin que l’Eco-score en termes de précisions et d’analyse du cycle de vie ». La loi prévoit l’arrivée de cet affichage environnemental sur les produits de grande consommation. Le gouvernement doit bientôt présenter son bilan avant une possible généralisation à partir de l’an prochain.

Baptiste Gaborit

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