France Nature Environnement a déposé cette semaine un recours auprès du Conseil d’Etat contre Annick Girardin, ministre de la Mer. L’association accuse le gouvernement de son inaction concernant les échouages de dauphins, très nombreux cet hiver. Le problème reste aujourd’hui sans solutions.
Dauphins échoués : 86% des cadavres examinés portent des traces d’accidents de pêche
L’Observatoire scientifique Pelagis basé à La Rochelle a dénombré 460 carcasses de cétacés retrouvés depuis début janvier sur les plages de la façade Atlantique. C’est autant que les deux dernières années, qui étaient elles-mêmes des années records. Selon Hélène Peltier, biologiste, « 86% de ces dauphins sont tués lors d’accidents de pêche » dans le golfe de Gascogne.
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Les dauphins examinés portent des traces de filets de pêche. Pourtant, depuis le début de l’année, tout les chalutiers pélagiques sont équipés de pingers, des répulsifs acoustiques censés éloigner les dauphin ce qui permet de réduire de 65% les accidents. Ce n’est pas suffisant d’après Hélène Peltier : « 90 chalutiers pélagiques sont équipés de ce dispositif pour 1500 bateaux présents cet hiver dans le golfe de Gascogne ». Alors pourquoi ne pas équiper tout les bateaux, y compris les fileyeurs ? Tout simplement parce que le lieu deviendrait un répulsif acoustique géant. Les pêcheurs disent travailler sur d’autre solutions, Julien Lamotte, directeur de l’organisation de producteurs From Sud Ouest en cite deux : « des répulsifs qui n’ont qu’une activité ponctuelle, ou bien des recherches sur les matériaux pour que les dauphins puissent mieux visualiser les engins de pêche. »
Echouage de dauphins : Annick Girardin a présenté un plan d’action suite à une mise en demeure de l’Etat par la Commission Européenne
Les pêcheurs tentent également de mieux comprendre le phénomène de captures accidentelles, notamment par le biais d’observateurs indépendants embarqués sur une trentaine de bateaux, ou de la pose de caméras à borde de fileyeurs. Ces mesures font partie du plan d’action présenté il y a 10 jours par Annick Girardin alors que la France a été mis en demeure par la commission européenne afin d’agir à ce sujet. Cependant ce dispositif est toujours insuffisant pour France Nature Environnement qui préconise de fermer pendant l’hiver les pêches responsables des captures accidentelles.
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Au printemps dernier, les scientifiques du conseil international pour l’exploration de la mer avaient eux aussi recommandé des fermetures temporaires des zones de pêche. Pour les pêcheurs, d’autres solutions doivent être envisagées avant d’arrêter la pêche sur ces zones.
Baptiste Gaborit
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