Covoiturage : quelles sont les nouvelles solutions proposées ?

Karima Delli, députée européenne Europe-Ecologie-Les Verts, teste ce matin une ligne de covoiturage, entre Bourgoin-Jallieu et Lyon, développée par la start-up Ecov. Ces lignes offrent une solution de mobilité qui se développe dans les territoires français.

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L’appli Lane paye le taxi si aucun covoiturage n’est disponible

Vous connaissiez les lignes de bus ou de tramways. Place désormais aux lignes de covoiturage, avec un tracé précis et des arrêts tout le long, comme des arrêts de bus, avec des bornes connectées. « Le passager fait sa demande d’arrêt par différents moyen, par l’application, par SMS, ou par une borne, détaille Thomas Matagne, le président de la start-up Ecov qui a développé Lane, la ligne de covoiturage entre Bourgoin-Jallieu et Lyon.  L’appli lui prédit un temps d’attente et diffuse en temps réelle sa demande pour partir sur la ligne. Les conducteurs qui peuvent emmener le passager s’arrêtent. Ils proposent aux passagers de monter à bord. Il y a un échange alors entre les deux personnes pour la sécurité et le partage des frais ».

 

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Sur la ligne Bourgoin-Jallieu-Lyon, il y a par exemple une dizaine d’arrêts. Et Lane garantit une prise en charge des passagers sous 20 minutes si aucun conducteur ne s’arrête. On envoie à l’utilisateur un taxi ou un VTC pour faire le trajet. « On a besoin de recourir à la garantie dans moins de 10% des cas. Sur les lignes qui sont bien structurées, on est quasiment à 0%. Le temps d’attente le matin est inférieur à 4 minutes ». C’est le service qui paye le taxi en cas de problème.

 

80% des utilisateurs de Lane sont d’anciens conducteurs

Le prix du covoiturage dépend de la collectivité avec laquelle est exploitée la ligne. En général, c’est 10 centimes le kilomètre. Il y a aujourd’hui 5.000 inscrits sur cette ligne Bourgoin-Lallieu-Lyon et 150 personnes l’utilisent quotidiennement. Au total, Ecov a développé 25 lignes similaires en France dans l’agglomération de Chambéry, de Clermont-Ferrand ou encore dans le Vexin français. Ce moyen de transport est adapté aux zones péri-urbaines et aux zones rurales ; des territoires où l’offre de transport est inexistante ou bien très limitée et où l’usage de la voiture pour se déplacer est quasiment obligatoire.

 

 

« Ces voitures sont utilisées parce qu’il n’y a pas d’autres alternatives. Le taux d’occupation est extrêmement faible ; de l’ordre de 1 personne par trajet sur des parcours domicile-travail. Et en utilisant les flux de voitures qui passent par là, les gens peuvent lâcher leur voiture pour devenir passager et occuper les sièges disponibles, exactement comme ils utiliseraient un très bon transport collectif. » Selon Thomas Matagne, 80% des utilisateurs de Lane sont d’anciens conducteurs. Moins de voitures, c’est moins de congestion, de pollution et plus de mobilité dans des territoires peu denses.

 

Le gouvernement veut développer 100 lignes de covoiturage d’ici 3 ans

« Si on partage sa voiture, cela veut dire qu’il y a moins d’émissions de CO2 et c’est bon pour le porte-monnaie, explique Karima Delli, députée européenne et présidente de la commission transport du Parlement Européen. Maintenant, il faut les développer un peu partout en France, parce que le transport y représente 30% des gaz à effet de serre. C’est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre, donc le gouvernement devrait accélérer la cadence. » L’Etat français vient justement de lancer à la fin de l’année dernière un nouveau programme baptisé « AcoTE » ; un projet exploitée par la société La roue verte, qui s’occupe déjà de quatre lignes de covoiturage.

 

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« On a actuellement quatre lignes qui sont ouvertes aux passagers et aux conducteurs dont deux dans l’agglomération grenobloise, rappelle Rolande Caruano, chargée des opérations chez La roue verte. En 2019, on a ouvert deux nouvelles lignes sur un autre territoire, entre Annecy et Genève. Et on aimerait en développer dans toute la France ». Et avec ce projet « AcoTE », le gouvernement français espère ainsi constituer une centaine de lignes de covoiturage dans toute la France dans les 3 ans à venir.

 

Baptiste Gaborit

 

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