Barrage de Sivens : 6 ans après la mort de Rémi Fraisse, le gouvernement lance de nouvelles études

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C’est un dossier très sensible et sur lequel l’Etat a choisi de ne pas se précipiter. Plus de 6 ans après la mort du militant Rémi Fraisse le 26 octobre 2014, et après l’abandon du premier projet de barrage à Sivens, dans le Tarn, la secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité, Bérangère Abba, vient d’annoncer le lancement de nouvelles études.

Sivens : « Hors de question de passer en force », explique Bérengère Abba

L’Etat avait pourtant relancé en 2017 un projet de territoire avec une instance de co-concertation pour renouer le dialogue entre les différentes parties : agriculteurs, élus locaux, associations de défense de l’environnement. Plus de 200 réunions ont eu lieu pour définir un nouveau projet destiné à répondre aux besoins en eau de la vallée du Tescou, mais il n’y a toujours pas de consensus. L’Etat va donc lancer plusieurs études d’impact sur les différents projets envisagés.

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« Hors de question de passer en force », explique Bérengère Abba, la secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité, évoquant le drame d’il y a 6 ans : Rémi Fraisse, mort en octobre 2014, tué après un lancer de grenade offensive effectué par les forces de l’ordre alors qu’ils intervenaient sur la ZAD installée dans la forêt de Sivens.

 

Face aux sécheresses et au manque d’eau dans la vallée, la construction d’une ou de plusieurs retenues est toujours indispensable

Bérengère Abba a par ailleurs annoncé également la nomination prochaine d’un médiateur, ce qui montre que les échanges sont encore très tendus entre les différentes parties. Des accompagnements agroécologiques vont être également proposés aux agriculteurs de la vallée pour promouvoir des pratiques moins gourmandes en eau. Des agriculteurs qui se disent prêts aujourd’hui à soutenir une combinaison de solution, à réactiver des petites retenues aujourd’hui inexploitées par exemple. Mais face aux sécheresses et au manque d’eau dans la vallée, la construction d’une ou de plusieurs retenues est toujours indispensable selon Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn.

 

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Les besoins en eau pour la vallée ont été estimés à un peu moins de 700 000 m3, soit deux fois moins que le projet initial du barrage initial de Sivens en 2014. Les associations environnementales ne se disent pas opposées à la création d’une retenue mais en dernier recours et surtout pas dans une zone humide comme à Sivens. Il faudra donc encore attendre un peu pour voir se dessiner le projet de la vallée du Tescou, emblématique désormais des conflits d’usage de l’eau qui se multiplient un peu partout en France et qui devraient augmenter encore avec les impacts du réchauffement climatique.

Baptiste Gaborit

 

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