Demain était le titre de son dernier film : César du meilleur documentaire en 2016. Un succès populaire avec plus d’1 million d’entrées. Le réalisateur Cyril Dion revient avec un nouveau documentaire intitulé Animal qui sort aujourd’hui en salle.
Cyril Dion plaide pour une reconnexion des humains avec le reste du monde vivant
Animal suit pendant 1h45 deux adolescents militants de la génération climat : Bella la Britannique et Vipulan le Français. En 2019, Cyril Dion les a emmené et filmé pendant 6 mois à la rencontre de chercheurs, de militants, d’intellectuels. Un voyage initiatique : « qui leur permet de comprendre pourquoi on en est arrivé là et d’inventer le récit et la direction que l’on se donne en tant que société » dit le réalisateur.
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Comprendre la crise du vivant c’est par exemple aller à la rencontre de ce chercheur américain à l’université de Stanford : « la 6ème extinction de masse est un effet bien réelle. Nous avons perdu 50% de la vie sauvage ces 50 dernières années. Si on continue comme cela on arrivera à un stade où les espèces disparaîtront car il y aura trop peu d’individus pour les maintenir, même si les choses s’améliorent ». 6ème extinction de masse, chute de la biodiversité… Le documentaire ne se résume pas à une longue série d’images ou de chiffres choc. Cyril Dion plaide pour une reconnexion des humains avec le reste du monde vivant.
« Le fait de voir cela à travers les yeux des adolescents crée pour le spectateur, une espèce de décalage qui nous propulse déjà un peu dans le futur »
Il faut repenser les liens avec les autres animaux, le tout à travers les yeux de ces adolescents : « on a besoin de changer l’histoire que l’on se raconte. Cette génération a déjà un regard extrêmement différent sur le monde. Quand ils se retrouvent dans un élevage intensif, ils y voient une aberration, ils ne peuvent pas comprendre. Ils ont d’ailleurs un dialogue très intéressant face à l’éleveur qui explique qu’on lui demande de produire le plus vite possible et le moins cher possible. Le fait de voir cela à travers les yeux des adolescents crée pour le spectateur une espèce de décalage qui nous propulse déjà un peu dans le futur ». Changer le récit et ne plus se concentrer sur la croissance économique comme seul indicateur de progrès, ni sur la décroissance d’ailleurs. Il faut changer d’indicateurs et prioriser ceux sur la santé par exemple, y compris celle des écosystèmes.
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Cyril Dion entraine Bella et Vipulan en Inde face à la pollution plastique, en France dans cet élevage de lapin, dans le Jura avec les loups, au Kenya ou encore au Costa Rica, ce pays d’Amérique Centrale qui a beaucoup investi pour préserver sa forêt. Selon Carlos Alvarado président du Costa Rica : « au début des années 80 quand je suis né, la surface forestière ici n’était plus que de 20%. On a instauré une politique forestière, crée des parcs nationaux pour préserver la biodiversité et on est passé à une surface forestière de 50% ». Animal n’est pas un documentaire de solutions comme l’était Demain. C’est plutôt un appel au réensauvagement des humains, seule solution selon Cyril Dion pour résoudre cette crise de la biodiversité.
Baptiste Gaborit
