Vente à domicile : Quel est l’intérêt de ce modèle pour les marques ?

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La France n’est pas que le pays des hypermarchés et de la vente sur Internet. C’est aussi un petit paradis pour ce qu’on appelle la vente à domicile.

Thermomix et Yves Rocher ont construit leurs fortunes avec la vente à domicile

Tout le monde a en tête ce qu’on appelle les réunions « Tupperware ». C’est comme cela que s’est développé le géant américain de la boite en plastique permettant de conserver des aliments. L’entreprise paye des revendeurs indépendants qui vont chez les particuliers et qui vendent, en créant des réunions et en proposant des articles à plusieurs personnes en même temps. C’est Singer, le roi des machines à coudre qui avait ouvert la voie aux Etats-Unis au milieu du 19ème siècle mais en France plusieurs autres marques se sont développées sur le même modèle. Yves Rocher a commencé comme cela dans les cosmétiques et Thermomix a construit sa fortune de la même manière.

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Il y a également des marques de textile, de produits d’entretien ou même la gastronomie qui ont opté pour ce modèle. Au total, ce marché génère plus de 4 milliards et demi d’euros de chiffre d’affaires et permet de faire travailler presque 700.000 personnes. En Europe, on compte 15 millions de vendeurs et presque 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La vente à domicile est donc d’un vrai canal de distribution.

Le digital : l’avenir de la vente à domicile

Avec le confinement, le chiffre d’affaires a un peu baissé l’an dernier mais pas de façon dramatique. Quand on a pu recommencer à se déplacer les magasins n’étaient pas tous ouverts et ce commerce lui, a pu reprendre. Il y a donc une demande mais ce métier comme tous les circuits de distribution, doit s’adapter. Beaucoup de marques comme Yves Rocher ou Thermomix veulent aussi avoir des boutiques ou de la vente par Internet. La vente à domicile permet seulement d’amorcer la pompe mais il faut aussi passer par des influenceurs ou des vendeurs sur les réseaux sociaux. Il faut en fait se digitaliser pour rajeunir l’audience. La clef du succès c’est aussi et surtout que de nombreux vendeurs y voient un intérêt.

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Dans la vente directe, la marque fait l’économie d’une boutique, d’une bonne partie de la publicité, du marketing et des vendeurs salariés et cela est bon pour les marges. C’est en fait un modèle d’indépendants qui touchent des commissions sur ce qu’ils vendent. On ne parle donc pas de frais fixes mais de frais variables et certains ne vendent pas beaucoup. Ces indépendants montent parfois des ventes pour leurs proches et leurs voisins et cela ne va pas plus loin. Eux, ne vont gagner que quelques centaines d’euros au mieux tandis que d’autres s’avèrent d’excellents vendeurs et la vente directe peut devenir un vrai revenu souvent de complément. La Fédération de la vente directe évoque des rémunérations qui peuvent aller de 500 à 1.000, voire même 3.000 euros par mois pour les meilleurs. A ce niveau-là, on comprend que cela puisse séduire.

David Barroux 

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