Sous pression, Ferrari accélère dans l’électrique

Crédit/wiamedia

Ferrari a annoncé que d’ici 2030 la quasi-totalité de sa production sera réservée à l’électrique et à l’hybride. Le constructeur qui était en retard dans ce domaine doit anticiper la nouvelle réglementation européenne sur les moteurs thermiques tout en préservant l’image de sa marque et la performance de ses véhicules.

« Une Ferrari électrique qui procurera les mêmes émotions que quand vous conduisez une Ferrari traditionnelle »

Ferrari aussi va se tourner vers l’électrique. Ce n’est pas une mode mais bien une obligation. On remarque qu’il y a comme un oxymore, quand on prononce ces deux mots : « Ferrari électrique ». On pourrait aussi dire bolides silencieux, rugissement sur batterie, sport automobile et prise de courant. Ce n’est vraiment pas intuitif d’imaginer que cette marque dont le logo est un cheval qui se cabre, tout en fougue, et en puissance, se soumette au pacifisme et à la douceur du moteur électrique. Pourtant, le fabricant italien de voitures de luxe, compte mettre le paquet pour électrifier ses modèles. Le 16 juin, il a dévoilé son plan stratégique pour 2026, et deux chiffres ont retenu l’attention de tout le monde. En effet, les modèles électriques et hybrides devraient représenter 60% de la production du constructeur d’ici 2026 et 80% d’ici 2030.

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On ajoute donc pas uniquement une prise de courant à la gamme, on la fait véritablement pivoter. Ferrari compte pour cela élargir son usine à Maranello et créer une troisième ligne de production consacrée à la fabrication de véhicules hybrides et électriques. C’est d’autant plus rapide, voire spectaculaire, que la toute première Ferrari électrique ne sortira qu’en 2025. L’enjeu pour la marque est donc de faire perdurer le plaisir de conduire propre à ses voitures et de continuer à garantir des émotions pures au volant.  Enrico Galliera, l’un des dirigeants du groupe, prévient alors que « la première voiture entièrement électrique de Ferrari sera à 100% sportive. Nous allons développer une voiture électrique qui procurera les mêmes émotions que quand vous conduisez une Ferrari traditionnelle ». Il est déjà intéressant de voir que lui-même fait la différence entre les Ferrari et les Ferrari électrique, tout en précisant bien que « l’accélération y sera ».

Ferrari n’a pour le moment aucune voiture 100% électrique dans son catalogue

Si vous avez déjà conduit une voiture électrique, même des plus basiques, vous savez que ce n’est pas une difficulté. On peut donc imaginer que les Ferrari électriques vont véritablement bondir et vous plaquer contre votre siège lorsque vous enfoncerez la pédale pied au plancher. Plus surprenant, Enrico Galliera ajoute également que les nouvelles Ferrari auront « un son authentique, pas un son factice ». On se demande vraiment ce que cela peut signifier. On n’imagine pas Ferrari rajouter des frottements pour faire du bruit quand un moteur électrique n’en émet quasiment pas. Le son factice est une allusion aux bruits qui sortent de haut-parleurs, aujourd’hui sur la Renault Zoe par exemple, et qui lui donnent un peu des allures de vaisseau spatial.

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En vérité Ferrari est en retard. Le constructeur n’a pour le moment aucune voiture 100% électrique dans son catalogue, et 4 timides modèles hybrides. La marque est mise sous pression par la concurrence et par la réglementation européenne adoptée le 9 juin qui annonce la fin des voitures thermiques en 2035. Cela étant, on avait appris le lendemain du vote qu’un « amendement Ferrari » avait été adopté, autorisant les marques vendant moins de 10 000 exemplaires par an à continuer à produire des moteurs thermiques un an de plus. Ce n’est qu’un sursis, il faut donc bien que même Ferrari s’y mette.

François Geffrier 

Ecoutez François Geffrier (à partir de 5’40) :

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