Rachat d’Aviva : Pourquoi Aéma (Macif), qui n’offrait pas le prix maximum, a été choisi

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La Macif, ou plutôt sa maison-mère, l’assureur mutualiste Aéma a été choisi par l’assureur britannique Aviva pour reprendre sa division française. Les négociations exclusives ont démarré.

Erazeo, Generali et Allianz étaient sur les rangs pour reprendre Aviva

Cela faisait six mois que le Britannique Aviva avait mis en vente cette activité. La compétition a été rude avec plusieurs repreneurs potentiels et non des moindres puisqu’à côté de Macif, on retrouvait le Groupe Eurazeo, présent dans des entreprises comme Europcar ou Carambar, les gros assureurs Generali et Allianz et un dernier assureur moins connu, Athora, un consortium européen implanté aux Bermudes.

 

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Jusqu’au bout, les différents protagonistes y ont cru, mais une chose a sans doute joué en faveur de Macif. Celui-ci était en effet le seul à proposer une reprise totale de l’activité, sans cession d’actifs, ce qui rassurait les salariés qui soutenaient massivement la proposition du mutualiste. Les pouvoirs publics étaient aussi sensibles au sujet étant donné le poids d’Aviva dans l’assurance-vie. Celui-ci est en effet l’assureur historique, depuis 1976, de l’association Afer, qui regroupe 760.000 membres. On imagine bien que son président Gérard Bekerman a suivi les négociations comme le lait sur le feu.

 

 

Aéma va payer 3,2 Milliards d’euros pour le rachat d’Aviva

Qui dit concurrence acharnée dit aussi prix élevé. La maison mère de la Macif va mettre 3 milliards 200 millions d’euros sur la table pour acquérir Aviva. Mais certains concurrents étaient prêt à payer plus, ce qui montre que le vendeur a sans doute privilégié la stabilité offerte par le mutualiste. Pourquoi Aviva France intéressait autant les repreneurs ? D’abord parce que ce n’est pas tous les jours qu’une telle opportunité se présente dans l’assurance, un secteur technique où les positions sont bien établies. La décision d’Aviva de se recentrer sur ses bastions que sont le Royaume-Uni, le Canada et l’Irlande a donc très vite attisé les convoitises.

 

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C’est un groupe très rentable. La filiale française était en effet le deuxième contributeur au résultats d’Aviva, et le marché de l’assurance reste porteur en France même s’il n’a pas été épargné par la crise de la Covid. La Macif va changer de dimension, puisque l’on parle d’un doublement de taille. Le groupe devrait peser 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est loin des 100 milliards du géant français Axa, mais cela lui permettra quand même de devenir un acteur plus significateur et plus équilibré, puisque jusqu’ici Macif était surtout présent dans l’assurance-automobile -il est numéro trois en France- et la protection de la maison. Il était aussi dans l’assurance santé, depuis son rapprochement en début d’année avec Aésio, et Avec Aviva, il va entrer dans le top 5 du marché français de l’assurance-vie. Un marché qui souffre dans un contexte de taux d’intérêt bas, mais l’assurance vie n’en reste pas moins l’un des placements préférés des Français.

Pierrick Fay