La marque automobile DS, créée par Citröen en référence à la mythique auto lancée dans les années 50, repasse à l’offensive et met sur le marché un nouveau modèle fabriqué en Chine, son marché cible.
La nouvelle DS9 sera le modèle le plus cher de la marque
DS, c’était le haut de gamme français à une époque où la France n’avait pas à rougir de son automobile face aux allemandes. La suite, tout le monde la connaît. La France a préféré mettre l’accent sur les petites voitures abordables, consommant peu, et a laissé aux Allemands le champ libre sur le segment premium, pourtant ultra-rentable. En effet, ce segment représente 10% des volumes de voitures vendues mais 30% des profits. C’est pourquoi depuis une dizaine d’années, Renault avec Alpine et Peugeot-Citroën avec DS veulent leur part du gâteau du marché du haut de gamme.
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Au départ, en 2009, la marque ne distribuait que des versions plus hauts de gamme de certaines Citroën. Mais depuis 2015, DS est une marque à part entière avec deux modèles : un SUV d’envergure, le DS7, et le petit modèle DS3 Crossback. Mais pour être une vraie marque, pour exister dans l’esprit des consommateurs et pour pouvoir faire vivre un réseau de distributeurs, il faut une gamme plus large. DS garnit aujourd’hui son offre dans cette optique, en présentant un nouveau modèle, la DS9, une berline familiale. Elle est ce que l’on appelle un tri-corps, avec un coffre à l’arrière. La DS9 sera le modèle le plus cher de la marque.
Découvrez la puissance de l'élégance de DS 9. pic.twitter.com/tR1ZHBegzC
— DS France (@DS_fr) February 24, 2020
Avec la fusion Fiat-Chrysler, PSA pourrait miser sur Maserati et abandonner DS
Elle occupe un segment très important, d’abord en Asie mais aussi en Europe, où ce genre de modèle est choisi par les flottes d’entreprises ou les voitures avec chauffeur. Le groupe avait prédit qu’il lui fallait une vingtaine d’années pour installer une marque premium ; ils sont à peine à mi-chemin. L’an dernier, le constructeur a vendu 62.000 DS, soit 19% de plus en un an. Mais DS ne marche pas en Chine, alors que c’est le marché stratégique pour le premium. Cette DS9 sera d’ailleurs made in China et le groupe reste loin de son objectif de 300.000 véhicules pas an.
S’accrocher encore un peu vaut le coût d’autant qu’avec la fusion avec Fiat-Chrysler, PSA va pouvoir mutualiser son investissement dans le haut de gamme avec d’autres marques comme Maserati, Lancia ou Alfa-Roméo. En même temps, comme ces marques historiques sont plus puissantes, PSA décidera peut-être dans quelques années de tout miser sur les marques italiennes dans le premium, plutôt que dans la construction compliquée d’une marque française qui n’a pas vraiment d’identité.
David Barroux