Masques français : les usines sont au bord du dépôt de bilan

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En plein début du confinement et de pandémie la France s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de stocks de masques pourtant devenus indispensables.

Le masque chinois à quelques centimes est moins cher que le masque français à 10 centimes

On avait réalisé avec effroi qu’il n’y avait aucune capacité de production industrielle de masques. Pour un produit devenu essentiel et pourtant finalement très basique nous n’étions pas souverains mais totalement dépendants d’un made in China qui avait d’autres clients à livrer. S’il avait été dit, « plus jamais ça. C’est une question d’indépendance géostratégique. On va produire du masque made in France », plus d’un an plus tard, le bilan n’est pas glorieux. Les industriels français ont retroussé leurs manches. En moins d’un an on a vu renaître une filière du masque tricolore. Une vingtaine d’usines se sont montées et ont permis de créer plusieurs centaines d’emplois. L’heure n’est plus au bel élan national, ceux qui commandent des masques par millions – les grands distributeurs, les pharmaciens, les administrations – recherchent le meilleur prix.

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Sur ce créneau, le masque chinois à quelques centimes est moins cher que le masque bleu blanc rouge à 10 centimes. Il y a une offre, et une demande en France. Mais cette offre ne répond pas à la demande et du coup ce sont les fabricants chinois qui raflent la mise. Les usines françaises sont au bord du dépôt de bilan. Les pouvoirs publics ont commandé beaucoup de masques sur la durée mais on ne peut pas rivaliser avec le low cost made in China sur des produits banalisés. Sur la durée, le marché a toujours raison.

Il faut amplifier les baisses d’impôts et de taxes pour que les usines françaises soient compétitives

Pour les masques la priorité est de savoir s’il faut produire des masques chers dont personne ne veut ou d’avoir des stocks. Sur l’industrie, il faut relocaliser mais il faut s’en donner les moyens. L’intérêt est de continuer et amplifier les baisses d’impôts et de taxes pour que les usines soient compétitives. Les politiques et l’administration bureaucratique doivent arrêter d’imposer des normes et des règles qui ne pénalisent que les Français et qui globalement ne changent rien.

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On doit chercher à se différencier et miser sur des secteurs d’avenir dans lesquels il est possible d’innover. On ne peut pas faire revenir des usines qui ont fermé mais on peut chercher à attirer des investissements dans de nouveaux secteurs. Une lutte contre le dumping chinois s’impose, mais il faut aussi choisir nos combats et miser sur nos forces comme le luxe, le tourisme, l’aéronautique ou la santé version haut de gamme.

David Barroux

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