Les librairies autorisées à vendre en « click and collect » dans un contexte de crise

Les libraires français vont pouvoir rouvrir partiellement et proposer de la vente en click and collect. Pas sûr néanmoins que cela sauve leur chiffre d’affaires, alors que les ventes de livres se sont effondrées de 50%.

Les acheteurs de livres en click and collect ne seront plus verbalisés dans les rues

Avec le confinement, les libraires se sont pris le ciel sur la tête. Du jour au lendemain, il a fallu fermer toutes les libraires. Juste au moment où les gens se retrouvaient confinés chez eux, avec souvent, plus de temps pour lire, eux ne pouvaient plus vendre, contrairement aux sites de e-commerce, à commencer par Amazon.

 

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Mais hier, le ministère de la Culture a obtenu que les libraires puissent entre-ouvrir leurs portes. Elles ne vont pas rouvrir complètement, mais peuvent proposer à leurs clients du click & collect. On commande par téléphone ou par Internet et on vient chercher à la librairie son livre, sans rentrer dans la boutique. Jusque-là, ce n’était pas formellement interdit mais les clients qui sortaient pour aller chercher un livre risquaient une amende.

 

 

Franck Riester a obtenu de l’Intérieur que les forces de l’ordre ne verbalisent plus. Ce mode de fonctionnement arrange les libraires, qui n’auraient pas préféré ouvrir pour de vrai. D’abord, parce que même si les lecteurs ont plus de temps, les éditeurs ont suspendu toutes les parutions. Il n’y a plus de nouveautés qui attirent les clients.

 

Les ventes de livres ont chuté de plus de 50% alors que toutes les nouveautés ont été suspendues

Ensuite, parce qu’en ce moment, les Français n’ont pas tellement envie de se précipiter dans les magasins. Du coup, les libraires risquaient d’ouvrir, d’avoir des frais de personnel, du mal à justifier le chômage partiel ou des suspensions de charges et de loyers. Tout ça, pour presque pas de clients. En fait, certains libraires n’avaient pas envie d’ouvrir du tout, mais ils auraient bien aimé qu’on oblige Amazon à ne plus vendre de livres.

 

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Ce qui n’est le cas que depuis avant-hier. Cette ouverture partielle ne peut pas faire de mal, mais cela ne va pas vraiment changer la donne. La vérité, c’est que le marché du livre s’effondre. Les ventes auraient reculé de plus de 50% et même si le click & collect va générer quelques ventes, cela va rester marginal et les libraires risquent d’avoir du mal à être livrés.

 

 

Or, ils ne peuvent pas tout stocker et vont avoir du mal à proposer des ventes ou à bénéficier des achats d’impulsion qui peuvent arriver en boutique. Pour les libraires, comme pour pas mal de petits commerces, la crise sanitaire est aussi une sacrée crise économique.

 

David Barroux