Les fraudes par chèques sont en plein boom

Il y a une forme de paradoxe. On fait de moins en moins de chèques mais il y a de plus en plus de fraude avec les chèques.

Selon la Banque de France, cette fraude a atteint 450 millions d’euros contre 272 millions il y a deux ans. Les chèques c’est 43 % du montant total des fraudes enregistrées sur les paiements, hors espèces.

On fraude plus par chèque que par carte alors que le chèque ne représente que 7 % du nombre total de ces paiements dits scripturaux. Si on veut relativiser on peut se dire que la fraude n’a concerné que l’équivalent d’un euro de fraude pour quelque 2.000 euros de paiements par chèque l’an dernier.

Soit un taux de fraude de 0,05 %. Mais on peut aussi s’inquiéter en se disant que le nombre de fraudes par chèques n’arrête pas d’augmenter. L’an dernier, même si les statistiques sont à prendre avec des pincettes, cette fraude aurait progressé de plus de 50%.

Pourquoi une telle progression des arnaques par chèques ?

Les arnaqueurs sont malins. Ils ont compris que c’était de plus en plus difficile de frauder avec les cartes de paiement ou avec les virements. Du coup, ils mettent toute leur énergie sur le chèque qui est plus simple à frauder.

Là on ne parle pas d’arnaques très sophistiquées. La fraude au chéquier c’est le vol et l’usurpation d’identité ou c’est le grattage ou le gommage.

Des petits malins rajoutent un zéro ou changent le montant sur un chèque valable. C’est plus facile que de hacker un distributeur automatique ou de pirater une carte bleue.

Devrait-on tous se passer de chèques ?

En fait on est déjà en train de s’en passer de plus en plus. L’an dernier on a fait que 1,7 milliard de chèques en France. C’est un milliard de moins qu’en 2014.

L’an dernier, on a fait 9% de chèques en moins. Les volumes restent importants d’abord parce que c’est pratique pour payer à distance et certains n’ont pas de carte de paiement mais juste des cartes de retrait. Mais franchement cette invention qui remonte à 1865 semble condamnée à une morte lente.

D’abord parce qu’on peut de plus plus en payer sous forme électronique. On peut faire des virements automatiques ou ponctuels. C’est plus sûr et avec les applications sur les smartphones ça devient plus pratique. Et puis le paiement sans contact et par carte continue de progresser.

En boutique, on peut payer avec son smartphone et sur Internet on passe par sa carte. Et comme en plus le chèque s’avère moins sûr que les moyens de paiement électroniques cela devrait accélérer son déclin.

D’ailleurs, les Français qui ont peur qu’on pirate leurs cartes de paiement sans contact peuvent se rassurer. C’est le mode de paiement qui fait pour l’instant l’objet du moins de fraude.

David Barroux

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