L’Equipe a 75 ans : comment le journal sportif reste en forme

L’Equipe est un média qui va mieux que d’autres mais qui ne va pas parfaitement bien pour autant. La bonne nouvelle pour le seul quotidien sportif français c’est déjà qu’il est en position de monopole. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, ce journal est né sur les cendres de son ancêtre L’Auto. Mais à l’époque il y avait des titres concurrents. L’Equipe les a tous enterrés et son monopole n’a quasiment jamais été menacé depuis.

L’Equipe, qui appartient au groupe Amaury n’est pas épargné par la révolution numérique

Il y a plus de 220.000 lecteurs qui commencent leur journée en lisant L’Equipe, qui a su se rendre incontournable et a inventé des compétitions comme les Coupes d’Europe de foot. Mais comme tous les médias, L’Equipe – qui appartient à la famille Amaury – n’est pas épargné par la révolution numérique. La révolution digitale abaisse les barrières à l’entrée dans le monde de l’information. L’Equipe est le seul grand média sportif mais il n’est plus le seul média qui parle de sport.

 

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L’Equipe était le seul à donner certains résultats. Aujourd’hui le sport est de plus en plus diffusé en direct et de plus en plus de sites donnent les résultats. L’image et l’info se sont banalisées. L’Equipe doit donc être meilleur. Il faut donner gratuitement les mêmes informations que tous les autres et il faut proposer des articles de qualité qui poussent les lecteurs à payer. Avec le digital, l’audience de L’Equipe a explosé. Sur le site mobile, le journal fait plus d’un milliard de pages vues par mois. Mais monétiser cette audience est difficile. Il faut se réinventer et éduquer le public.

 

L’Equipe a perdu en 2020 environ 10 millions d’euros

L’an dernier L’Equipe a souffert d’une crise conjoncturelle redoutable. Avec la Covid, de nombreuses compétitions ont été annulées ou reportées. Quand vous n’avez pas de championnat de Ligue 1, d’Euro ou de JO, c’est la catastrophe. Du coup l’an dernier le journal a perdu une dizaine de millions d’euros pour 180 millions de chiffre d’affaires. Cela a obligé le groupe à réduire ses coûts, à se restructurer. Les relations sociales se sont tendues. Mais L’Equipe qui vient de changer de patron va surmonter cette crise. Il a pris le virage digital, entamé une diversification dans la télévision et ça finira par payer, et surtout sa maison-mère le groupe Amaury est propriétaire de diversifications très rentables comme le Tour de France. Les bases sont solides et si la transformation se poursuit, il aura encore plein d’anniversaires à fêter.

David Barroux