Le marché automobile français toujours en crise

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La crise se poursuit sur le marché automobile français. Si les vendeurs de voitures veulent se rassurer, le marché automobile français est en hausse de 8% depuis le début de l’année si l’on compare à l’an dernier.

Sur neuf mois, le marché hexagonal recule de près d’un quart

L’année 2020 a été tellement exceptionnelle et perturbée à la fois que la bonne comparaison est l’année 2019. Sur neuf mois, le marché hexagonal recule de près d’un quart. Un marché nettement en baisse quand l’économie allait bien. Aujourd’hui, en dépit du Covid, le PIB est en forte progression. Il y a une part de réponse conjoncturelle à ce recul des ventes de voitures. Le redémarrage de l’économie mondiale a ressemblé à un grand coup d’accordéon avec des pénuries de composants électroniques, des perturbations logistiques, des hausses de prix de matières premières. Cela pèse sur la production automobile et oblige les constructeurs à assembler moins de véhicules et surtout à privilégier la fabrication des modèles les plus haut de gamme qui génèrent les plus grosses marges sur de plus petits volumes. Des lancements de nouveaux modèles qui tirent la demande ont été retardés ou fait de façon plus modeste. Il y a donc des tensions sur l’offre qui impactent la demande.

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En dix ans, le prix moyen d’une voiture neuve est passé de 20 à 27.000 euros

On vit actuellement, dans une période « d’auto-bashing ». Ceux qui achètent de grosses voitures sont critiqués et les malus augmentés. Dans de nombreuses villes on fait tout pour compliquer la vie des automobilistes avec les bouchons créés par les pistes cyclables et le rejet politique du diesel par exemple. Les acheteurs sont perturbés et ne savent pas combien de temps ils pourront garder une voiture neuve puisque l’on entend dire que l’avenir passe forcément par la voiture électrique. Tout cela crée une forme d’attentisme et les voitures deviennent de plus en plus chères. En dix ans, le prix moyen d’une voiture neuve est passé de 20 à 27.000 euros.

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Les nouvelles voitures sont mieux équipées, plus sûres, moins polluantes mais aussi de plus en plus chères. Il y a tellement d’équipements rendus obligatoires que cela devient très difficile de vendre des petites voitures à petit prix. Les Twingo ou les Citroën C1 n’existent même plus. L’automobile devient un produit de luxe et cela n’est pas un hasard si la voiture la plus vendue est maintenant la Sandero de Dacia à moins de 10.000 euros. Le vrai marché de l’automobile c’est celui de l’occasion qui pèse quatre fois plus lourd que le neuf.

David Barroux

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