Rien ne va plus pour les producteurs de café. 2020 ne va pas laisser que de bons souvenirs aux producteurs de café. Il y avait déjà la crise du coronavirus qui a provoqué la fermeture des bars et des restaurants. Il y a des perturbations sur le front de la logistique et du transport maritime qui sont essentiels pour le café qui est un produit lourd, relativement volumineux et pas très cher au kilo… donc compliqué à transporter. Et maintenant voilà que la météo s’en mêle.
La production de café explose au Brésil, grâce à une météo favorable
Le problème ce n’est pas que la météo est mauvaise. Au contraire, la météo est excellente mais du coup la production explose au Brésil, qui est le principal producteur de café de la planète. Et du coup les cours risquent de s’effondrer. Ils font actuellement le yo-yo. Les prix s’étaient effondrés au début du confinement et puis ils sont remontés de plus de 40% entre juin et la mi-septembre. Et là, patatras, ils viennent de reperdre 10% en quelques jours parce que le monde regorge de café.
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On a trop de stocks et on va avoir trop de production. En 10 ans, la production mondiale est passée de 140 millions de sacs par an de 60 kilos à plus de 170 millions et aujourd’hui la consommation ne progresse plus très rapidement et l’offre reste supérieure à la demande. Starbucks pousse les Asiatiques à boire un peu plus de café mais ils restent quand même majoritairement des buveurs de thé. Du coup, on a plus de 40 millions de sacs en stocks et comme le café se garde, cela risque de peser durablement sur les cours.
La matière première ne représente qu’une faible part du café
Il y a peu de chance que les prix baissent pour le consommateur. Le café est une matière première très volatile mais la variation des cours n’a pas beaucoup d’impact à court terme sur le prix du paquet. Le cours peut doubler mais après il faut transporter le café, il faut le torréfier, il faut le mettre en paquet ou en capsule, il faut le distribuer, en faire la pub, il faut que le distributeur ou le cafetier fasse sa marge… A l’arrivée dans le coût final pour le consommateur, la matière première ne représente qu’une part modeste. Donc quand les prix montent, le prix de l’expresso ne flambe pas tout de suite. Il faudrait des années de flambée pour que le prix du café grimpe nettement. Si on paye plus cher notre café aujourd’hui c’est surtout parce qu’on passe sur des capsules ou du café bio.
David Barroux