La consommation de lait diminue de nouveau cette année. Elle retrouve ainsi la tendance qui était la sienne avant 2020, c’est-à-dire un lent déclin de l’ordre de 2 à 3 % par an en moyenne depuis 2010.
Consommation : Les ventes de lait reculent de 24% en avril 2021
Il faut savoir que même si 60 % des Français consomment du lait au moins une fois par semaine, ils en boivent quasiment deux fois moins que les Irlandais ou les Finlandais. Et l’écart se creuse puisqu’au mois de mai, la consommation a reculé de 4 %, après avoir chuté de 24% en avril selon l’association professionnelle Syndilait. Cet effondrement de la consommation de lait s’explique par le fait qu’au printemps 2020, les Français confinés avaient utilisé plus de produits laitiers, notamment pour faire des gâteaux ou des crêpes.
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Ainsi en 2020 les Français avaient consommé 5 % de lait de plus qu’en 2019. Cette hausse relevait donc plus d’un accident que d’un retournement de tendance, au grand regret des producteurs de lait. D’autant que le manque d’appétit touche la plupart des dérivés du lait. Les ventes de produits laitiers ont ainsi chuté de 7 % dans les supermarchés en mai. Le repli est un peu plus net encore pour le fromage en libre-service.
La flambée des prix des matières premières venues de Chine
Marie-Josée Cougard l’a souvent rappelé dans les Echos, l’élevage laitier intéresse de moins en moins les agriculteurs. En effet, il est laborieux de recruter des jeunes souhaitant exercer ce métier difficile. D’autant que la profession rapporte de moins en moins, malgré le vote de la loi EGalim qui devait permettre d’offrir une meilleure rémunération. Pire encore, des éleveurs laitiers se découragent et la crainte de voir l’outil de production péricliter en France se développe. Pourtant le pays est exportateur de produits laitiers et consomme à 97 % du lait fabriqué en France. Ce ne serait donc pas non plus une bonne nouvelle pour un commerce extérieur structurellement déficitaire.
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En outre, ce n’est pas la seule source d’inquiétude pour la filière, qui réclame une revalorisation urgente du prix de vente des produits laitiers à la grande distribution. Les coûts de production des laiteries ont augmenté de 8%, en raison de la hausse des prix des matières premières (plastique, carton), alors que les prix de vente aux consommateurs ont reculé en moyenne de 7 centimes le litre en un an.
Pierrick Fay