C’est une période exceptionnelle pour les prix de l’énergie. Le prix du Super, dans certaines stations parisiennes, ne va pas tarder à dépasser les deux euros le litre. Le Diesel lui, est presque à 1,50 euro. Cela fait plus de 20% en un an, c’est-à-dire qu’un plein coûte entre 10 et 15 euros de plus.
L’OPEP commence progressivement à remettre plus de barils sur le marché
Le prix de gros de l’électricité a doublé en un an en Europe. Le prix du gaz quant à lui, affiche un joli +300% sur les marchés des matières premières. Les prix augmentent parce que l’économie va globalement bien. Cela génère ainsi de la demande. En parallèle, il existe des tensions sur l’offre et la progression des prix est vertigineuse. Sur le pétrole, l’Opep (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne commence que progressivement à remettre plus de barils sur le marché. Concernant les énergies renouvelables, cela prend des années d’augmenter les capacités de production, il suffit qu’il fasse un peu sec et les barrages tournent mal, c’est le cas notamment au Brésil. On manque également de vent en Europe et cela pénalise les éoliennes.
A lire aussi
Quand on manque d’énergie, la variable d’ajustement pour se chauffer ou produire de l’électricité consiste à faire tourner les centrales à charbon et au gaz. Ainsi, tout le monde souhaite du gaz et le prix grimpe en flèche au niveau mondial. Les marchés de l’énergie étant très interdépendants, le prix de référence pour l’électricité doit refléter les coûts de la dernière centrale qui a commencé à produire. Quand on produit plus d’électricité avec du gaz cher, le prix standard augmente pour tout le monde.
La facture de chauffage devrait grimper d’au moins 10% d’ici 2022-2023 en France
Les experts affirment que d’ici 2022-2023 les tensions devraient s’apaiser car l’offre peut progresser. D’ici là, la hausse des cours va avoir un impact sur nos factures de gaz et d’électricité. La plupart des ménages sont encore à des tarifs régulés dont l’évolution est encadrée. Tous les ans au 1er janvier, il faut ajuster les prix pour tenir compte de l’évolution de ces cours. La France possède beaucoup de nucléaire, et les français seront en partie protégés même si, la facture de chauffage devrait grimper d’au moins 10%.
A lire aussi
En plus du prix des matières premières, il faut payer pour la transition énergétique, pour la limitation du carbone et pour les nouvelles infrastructures de distribution. L’énergie est dans un cycle inflationniste. Il faudra voir si le gouvernement, qui peut arbitrairement encadrer les prix ou baisser des taxes, ne cherchera pas à quelques mois des élections, à faire un geste pour éviter un retour des gilets jaunes. Le chèque énergie a déjà été augmenté mais cette aide ne concerne que les ménages les plus pauvres.
David Barroux