Emmanuel Macron : Pourquoi l’objectif des 5% de chômage dépend des collectivités locales

Lors de son interview télévisée du 14 juillet, Emmanuel Macron a affirmé vouloir baisser le taux de chômage à 5% d’ici la fin de son mandat. Selon les spécialistes, cet objectif ambitieux passera nécessairement par l’influence des collectivités locales et une nouvelle politique de formation des demandeurs d’emplois en adéquation avec les besoins des régions.

Les intercommunalités doivent construire localement les politiques de formation avec les entreprises

Le président de la République a annoncé lors de son interview du 14 juillet qu’il se fixait un objectif 5% de chômage d’ici la fin de son quinquennat. C’est-à-dire qu’Emmanuel Macron veut atteindre le plein emploi. Pour rappel aujourd’hui nous sommes à 7%. Pour y parvenir, le chef de l’Etat veut une grande réforme du travail avec un texte sur le sujet dès cet été. Cela passera notamment par un durcissement des règles de l’assurance-chômage mais aussi par un meilleur travail de coordination des acteurs au niveau local. C’est tout l’objet de la transformation de Pôle emploi en France Travail. En effet, l’un des problèmes structurels en France est l’inadéquation entre les offres d’emploi d’un côté et la demande de l’autre. En clair, il y a un décalage entre les besoins des entreprises et les compétences des demandeurs d’emploi d’un même bassin d’emploi.

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Chaque territoire est différent, il faut donc faire de l’orfèvrerie explique Fabrice Rey, consultant spécialisé dans les politiques de l’emploi. Pour lui, il faut donner la main aux intercommunalités pour construire localement les politiques de formation avec les entreprises : « Il y a un débat chez les élus locaux, afin de dire que l’emploi n’est pas une compétence régalienne (qui relève uniquement du pouvoir de l’Etat). Politiquement, il y a des choses à faire sur le champ de l’emploi. Travailler sur l’aménagement du territoire et le développement économique sans s’intéresser aux questions d’emploi et de compétence est une aberration. Une ville comme Saint-Nazaire a débloqué des moyens financiers visant à préparer la main-d’œuvre et l’accompagner vers des secteurs structurants comme l’économie locale, les énergies marines renouvelables et les chantiers navals ».

 

Il ne faut pas réfléchir en termes de métiers mais raisonner davantage en matière de compétences

En effet, selon Frank Ribuot président du groupe Randstad France, leader du recrutement spécialisé, tout doit se jouer dans un rayon de 15 à 20 kilomètres : « il y a 2 ans les salariés étaient enclins à trouver un travail dans une zone de 30 kilomètres autour de leur domicile. Aujourd’hui cette zone se réduit. On note également une baisse de la mobilité avec de moins en moins de demandeur d’emploi qui ont le permis de conduire. La solution est donc de former localement et de chercher la main-d’œuvre dans des zones bien précises ». Pour finir, ces deux acteurs s’accordent également sur la nécessité d’arrêter de réfléchir uniquement en termes de métiers mais de raisonner davantage en matière de compétences.

Emilie Valès

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :  

 

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