Edition : Le marché du livre a battu tous les records en 2021 !

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Nous en sommes encore à l’heure des bilans et visiblement le marché de l’édition a vécu une année 2021 absolument historique.

L’industrie du livre touche la barre des 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires

Nous n’avions jamais connu une année comme celle-là. Le marché a bondi de 18% sur un an et même de 14% sur deux ans, si l’on prend comme référence, la période d’avant le Covid. Un taux de croissance à deux chiffres est historique car le marché de l’édition était plutôt un marché stagnant faisant tous les ans, entre -2 ou + 2%. Cela a grimpé en flèche et il s’est quand même vendu au total, plus de 400 millions d’ouvrages d’après les chiffres de l’institut GfK. L’autre bonne nouvelle est que, en valeur, on touche la barre des 4 milliards et demi d’euros de chiffre d’affaires pour l’industrie du livre. On n’avait pas connu cela depuis au moins quinze ans.

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Mais comment expliquer ce phénomène ? Il y a en fait, une multitude de facteurs positifs qui s’additionnent. D’abord, la multiplication des périodes de confinement a stimulé le marché. Quand on est enfermé toute la journée, que les musées et les cinémas sont fermés, le livre reste un bon refuge culturel. Il y a sans doute aussi un petit début de forme de « ras-le-bol » face aux écrans. Certains en ont peut-être assez de passer leurs journées de travail devant un PC, le temps de transport devant un smartphone et la soirée devant une télévision. Il y a sans doute, une forme de « pixel fatigue ». On ne peut pas non plus exclure qu’il y ait eu l’an dernier, de très bons livres. Les années avec un Astérix sont toujours plus fortes car c’est à chaque fois presque deux millions d’albums vendus. Il y a eu également, des phénomènes d’édition comme « L’Anomalie », d’Hervé Le Tellier (Gallimard) le Goncourt 2020 qui a continué à très bien se vendre.

Plus d’un livre vendu sur 4 est une BD

Je pense que l’on peut être confiant pour le marché de l’édition. D’abord parce que 6 Français sur 10 continuent de lire au moins un livre par an. Ensuite, parce que les gros lecteurs, qui sont vraiment ceux qui tirent le marché, ont tendance à lire de plus en plus. Et enfin parce que le digital, le format ebook qui pourrait fragiliser les libraires qui restent les meilleurs avocats de la cause du livre, ne progressent pas très vite avec seulement 3% des ventes. Les libraires français – déjà protégés par la loi Lang et le prix unique du livre – ont sans doute encore de belles années devant eux.

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Le dernier point positif est que les jeunes, dont on dit toujours qu’ils lisent de moins en moins, ne se détournent pas de la lecture. Il faut trouver une offre qui corresponde mais quand c’est le cas, ils se précipitent dans les librairies. On l’a vu avec le phénomène des BD dont les ventes affichent un joli +50% l’an dernier. Plus d’un livre vendu sur 4 est une BD et c’est souvent un manga. Le segment jeunesse se porte aussi très bien. Et les jeunes lecteurs seront, on le sait, les lecteurs de demain.

David Barroux

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