Le tournoi de Roland Garros commence ce dimanche 27 septembre. Il y aura de beaux matchs et les audiences à la télé seront sans doute bonne. On vient de le voir avec le Tour de France, ce n’est pas parce qu’un événement sportif est décalé du début de l’été à la fin de l’été ou à l’automne que c’est catastrophique pour la télé. Au contraire. Mais ne va pas y avoir beaucoup d’ambiance dans les tribunes car il n’y aura pratiquement pas de spectateurs.
Les partenaires BNPParibas, Peugeot ou Rolex pourraient demander des ristournes
Dans une année normale, il y a plus de 30 à 35.000 personnes par jour qui viennent porte d’Auteuil. Et cette année, il n’y en aura sans doute pas plus de 1.000. On passe de 520.000 à 15.000 sur la quinzaine. Ca va sonner creux sur le tout nouveau central qui voulait faire la fête pour célébrer son toit qui vient tout juste d’être livré et qui mettait enfin Roland Garros au même niveau que tous les tournois du grand Chelem qui peuvent tous jouer de nuit et les jours de pluie. Sur le plan économique, la bonne nouvelle c’est que les télévisions ont payé et l’audiovisuel c’est la première source de revenus de ce tournoi du grand Chelem.
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Dans une année normale, ça représente un gros tiers des recettes. Un peu plus de 80 millions sur un peu moins de 250. Mais c’est la seule bonne nouvelle parce que toutes les autres recettes vont pratiquement disparaître totalement. La billetterie normalement c’est 18-20% des recettes. Cette année ça ne va pas être grand-chose. Ce qu’on appelle l’hospitalité, c’est-à-dire la restauration, les loges… c’est un autre petit 20%. Et là ça va être zéro. Et puis cette année, les boutiques qui vendent des tee-shirts ou des souvenirs ne vont pas écouler beaucoup de marchandise. Et les sponsors comme BNPParibas, Peugeot ou Rolex qui payent très cher pour voir leur nom associé à l’événement vont aussi demander des ristournes.
La Fédération Française de Tennis est le vrai perdant de ce report
Déjà il vaut mieux un tournoi qui se joue plus tard et dans de mauvaises conditions que pas de tournoi du tout. Ensuite, le vrai perdant c’est la Fédération Française de Tennis et indirectement tout l’écosystème tricolore de la petite balle jaune qui va payer les pots cassés parce que normalement ce sont les recettes de Roland Garros qui génèrent 80% du budget de la Fédé. Cette année, il y aura moins d’argent à partager car il y aura moins de recettes et pas de vraies économies. Le «prize money», l’argent distribué aux joueurs n’a reculé que de 10% à 38 millions d’euros. Pour les joueurs le tournoi va rester une machine à cash mais ce sont les seuls gagnants de l’année.
David Barroux