Covid 19 : Les hôtels français vont-ils pouvoir encaisser le choc ?

La crise n’a pas épargné le monde de l’hôtellerie française. Les chiffres consolidés pour 2020 sont forcément cruels. Dès février, l’hôtellerie qui dépend des touristes asiatiques avait commencé à sentir que les Chinois n’étaient pas au rendez-vous. Après le premier confinement qui a duré pratiquement deux mois, il y a eu un peu de reprise cet été et puis on a replongé sur la fin de l’année.

Les petits hôtels ont mieux résisté à la crise du coronavirus que les palaces

La crise sanitaire du Covid 19 est la pire crise de l’histoire de l’hôtellerie. On est revenu au niveau d’activité des années 70. Dans ce métier, on calcule l’activité en revenu par chambre. Cet indicateur a reculé de plus de 60%. Lors de la précédente crise qui avait déjà fait mal en 2009, cet indicateur n’avait même pas chuté de 10%. On mesure l’ampleur du choc.

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Tous les hôtels souffrent, mais tous les hôtels ne souffrent pas pareil. Plus vous dépendez des touristes internationaux les plus riches, plus vous souffrez. Ceux qui sont encore fermés se sont souvent les palaces parisiens dont 80% des clients voyagent par des avions qui n’arrivent plus. Les petits hôtels touristiques des régions qui attirent surtout des Français, comme la Bretagne, s’en sont beaucoup mieux sortis car les Français sont restés en France cet été.

 

Les hôtels de la Côte d’Azur ont souffert de l’absence de Russes et d’Américains

L’année a été plus dure sur la Côte d’Azur, car il y avait moins de Russes et d’Américains. Et les petits hôtels économiques qui accueillent des équipes de chantiers ou des VRP ont beaucoup mieux résistés que les grands hôtels qui se remplissent lors des foires internationales. Les situations sont assez contrastées. Les gérants d’hôtels familiaux qui ont reçu des aides et qui bénéficient du chômage partiel pourront passer le cap surtout s’ils sont propriétaires de leurs murs. Ca sera une mauvaise année mais pas la fin du monde.

 

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Ceux qui viennent d’acheter des murs ou les grosses chaînes qui ont de gros frais fixes ou les palaces qui n’ont pratiquement pas eu de clients vont avoir plus de mal. Il y a en France environ 18.000 hôtels, plus de 1.000 seraient déjà menacés de dépôt de bilan. On a commencé à voir des plans sociaux dans les grandes structures, il va y en avoir d’autres, et on assistera à des rachats et des ventes. La crise va rebattre les cartes.

David Barroux