Automobile : Citroën mise sur l’Inde avec une voiture électrique

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Citroën repart à la conquête du monde, et sa stratégie passe par l’Inde ! C’est Carlos Tavares, le patron du groupe Stellantis qui vient de l’annoncer. Dans les colonnes du Figaro économie, on apprend que le groupe lancera une voiture électrique fabriquée sur place, sous la marque Citroën.

Stellantis vise une croissance à deux chiffres en 2023 et 2024

Le groupe automobile lance une petite voiture, de moins de 4 mètres de long. C’est un détail important car, en Inde, vous payez une surtaxe si vous dépassez cette taille. Le véhicule sera donc conçu, assemblé, et vendu sur place, en Inde, sous la marque Citroën. Et ce sera une voiture électrique – encore faut-il que le groupe trouve des fournisseurs de batteries sur place -. Pourquoi de l’électrique ? Parce que les ventes de ce type de motorisation vont représenter 5 à 10% du mix en 2025 (c’est demain), et 25 à 30% à la fin de la décennie, donc dans 7 ans à peine, selon Carlos Tavares, qui est cité ce matin dans Le Figaro économie.

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Aujourd’hui, la part de marché actuelle de tout Stellantis sur le marché indien représente moins d’1%, (rappelons que Stellantis réunit une quinzaine de marques, avec Peugeot, Opel, Fiat, Alfa Romeo, Maserati, mais évidemment toutes ne sont pas vendues sur place). Alors, 1%, on se dit donc que le groupe ne peut que progresser. Il est présent aussi sur place avec la production de Jeep et des Citroën, déjà, mais des modèles à essence : C3 et C5 AirCross. Le marché indien, on l’imagine immense, puisque c’est un pays d’1,4 milliard d’habitants. En réalité, on n’y vend chaque année que 3 millions de voitures (la France avant-Covid c’était un peu plus de 2 millions). Mais la croissance du pays et l’émergence d’une gigantesque classe moyenne avec plus de pouvoir d’achat va démultiplier les opportunités. Il ne faut donc pas tarder. Stellantis vise une croissance à deux chiffres en 2023 et 2024.

 

Carlos Tavares : « Il est possible d’être rentable en Inde »

C’est donc un marché potentiellement très porteur, mais ce n’est pas si facile de s’y développer. D’ailleurs Carlos Tavares a un mot pour décrire cela, il parle de la « frugalité intelligente ». Autrement dit, il faut faire bien et malin avec peu, et parfois en jonglant avec des difficultés logistiques. « Il est possible d’être rentable en Inde si vous faites les choses à l’indienne », dit encore Carlos Tavares. Cela veut dire plusieurs choses, d’abord, tout faire sur place, s’approvisionner en pièces détachées en Inde, avec une chaîne de valeur 100% indienne, quitte à racheter les usines des sous-traitants. On peut aussi envisager de les bâtir de toute pièces, mais c’est plus délicat quand on arrive de l’étranger. Dernier élément, gérer au cordeau son activité, pour maintenir les coûts au plus bas. Ça c’est la condition pour que les Indiens puissent s’offrir les voitures que vous leur proposez. Ça tombe bien, la gestion des coûts au millimètre, c’est LA spécialité du cost-killer Tavares, le redresseur de PSA et d’Opel.

François Geffrier

Ecoutez François Geffrier (à partir de 6’30)

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