Auchan : pourquoi le distributeur a davantage souffert que ses concurrents ?

Ketounette / wikimedia

Auchan est le distributeur français le plus dépendant des grands hypermarchés, secteur en souffrance à cause de la crise de Covid-19. Casino ou Carrefour comptent plusieurs milliers de commerces de proximité, là où Auchan n’en possède que quelques centaines.

Commerces de proximité, rayons non-essentiels, livraison à domicile : les hypermarchés durement touchés par la pandémie

L’an dernier encore plus que les autres années, les hypermarchés ont plus soufferts que les supermarchés. Pendant le confinement, les consommateurs faisaient leurs courses près de chez eux. L’épisode des articles non-essentiels n’a pas arrangé l’affaire, et Auchan a du fermer de nombreux rayons, ce qui nuit à la rentabilité. Les groupes les plus solides, les mieux gérés comme Leclerc (plus de 500 hypermarchés) peuvent encaisser un tel choc. Auchan, qui souffrait avant, voit donc une crise s’ajouter à la crise.

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Le secteur de l’hypermarché n’est pas mort, les consommateurs y font encore la moitié de leurs courses au quotidien, ce qui reste énorme, mais ce n’est plus un segment en croissance. Pendant longtemps, ces grands magasins étaient plus pratiques et moins chers, avec les offres les plus riches et des prix canons. Aujourd’hui, plus de choix sont disponibles et les prix sont plus bas sur internet, dans des enseignes spécialisées ou par la livraison à domicile. L’hypermarché est donc très concurrencé et dans certains rayons les ventes s’effondrent, notamment l’électroménager ou le textile. Pour résister à cette évolution de consommation, il faut repenser et moderniser les hypers, ce qu’Auchan a très peu fait.

 

Auchan a vendu sa filiale en Chine pour 3 milliards d’euros

Auchan est le cœur de l’empire de la famille Mulliez, qui a créé de nombreuses autres chaines comme Decathlon, Cultura ou Leroy Merlin. Pendant longtemps, Auchan se portait bien et se développait même avec succès à l’étranger. Les Mulliez se sont sans doute un peu endormis sur leurs lauriers et ont préférés investir sur d’autres fronts et ont été pris de vitesse ce qui a provoqué des ventes nécessaires comme la filiale d’Auchan en Chine.

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Les anciens qui ont fondé Auchan sont encore là mais ne sont pas éternels. La jeune génération qui arrive aux commandes finira peut-être par se dire que l’hypermarché est voué à décliner lentement et qu’il vaut mieux réduire considérablement la voilure ou carrément chercher à vendre cet actif.

David Barroux