Un projet d’entrepôt Amazon dans le sud de la France vient d’être bloqué. La fronde anti-Amazon va trop loin.
Amazon a un peu moins d’une dizaine d’entrepôts et presque 15 000 salariés en France
Pour livrer plus de 400 millions de colis par an, Amazon a besoin d’entrepôts et de centres de tri. Il faut stocker les marchandises et il faut mailler le territoire pour aller vite. C’est un gigantesque défi logistique. Plus Amazon grandit, plus l’entreprise a besoin d’implantations en France. Elle a aujourd’hui un peu moins d’une dizaine d’entrepôts et presque 15 000 salariés sans compter les intérimaires mais la croissance ne se ralentit pas. Depuis quelques années, à chaque fois qu’on découvre quelque part qu’Amazon veut ouvrir un site, il y a une fronde qui s’organise. On peut comprendre que certains aient peur de voir fondre sur leurs routes des centaines de camions par jour ou qu’ils redoutent qu’on détruise leur paysage mais il y a un côté « anti Notre-Dame-des-Landes » sur chaque projet qui devient excessif.
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La plupart du temps, Amazon essaye de s’implanter dans des zones industrielles ou sur des friches commerciales. Ils participent peu à l’artificialisation des sols. Ensuite, l’entreprise essaye plutôt d’être à côté des nœuds routiers, des sorties d’autoroute et pas au milieu des champs de lavande. Le projet qui vient d’être abandonné entre Nîmes et Avignon était présenté comme un projet au pied du Pont du Gard. Mais en fait, le groupe visait un terrain à côté d’une sortie de l’A9. Enfin, si on pense que l’on va freiner l’essor d’Amazon en bloquant des entrepôts en France on se trompe. Les centres de stockage et de tri iront de l’autre côté de nos frontières. On perdra les emplois et on obligera Amazon à faire parcourir plus de kilomètres à ses camions. On sera vraiment perdant. D’ailleurs, souvent quand Amazon veut s’implanter, les communes et la population locale sont majoritairement pour mais ce sont des minorités qui arrivent à bloquer les projets.
La relation de la France avec Amazon rappelle un peu la relation de la France avec McDonald’s ou Coca-Cola
Amazon est aussi critiqué aux Etats-Unis. Leur projet de grand siège à New-York a dû être abandonné et ils n’ont pas une bonne image sociale. Mais la relation de la France avec Amazon me rappelle un peu la relation qu’on a eu avec McDonald’s ou Coca-Cola et même Google. Ce sont des entreprises américaines qui connaissent un succès incroyable dans le monde. En France, la réussite commerciale est indéniable. On n’arrête pas de donner la parole à ceux qui les critiquent et ces entreprises jouent un rôle de paratonnerre. Elles attirent la foudre de toutes les critiques concernant les dérives d’un secteur.
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Quand tout va mal sur le front de l’obésité, c’est la faute de Coca et de McDonald’s. Quand tout va mal sur Internet c’est la faute de Google et quand tout va mal dans le commerce, c’est la faute d’Amazon. Ces entreprises ne sont pas parfaites et il faut des lois et des règles pour les encadrer et limiter les éventuels excès. Mais je pense que ces attaques sont aussi très souvent exagérées et instrumentalisées. Il ne faut pas idéaliser Amazon mais il ne faut pas les diaboliser.
David Barroux