Pour lutter pour le pouvoir d’achat les propositions à l’Assemblée nationale sont légion. Des députés proposent ainsi de faciliter le désabonnement à un service auquel on aurait souscrit. Cette possibilité d’arrêter simplement un prélèvement bancaire lié à un abonnement serait un bon moyen d’aider les Français à dépenser moins mais risque de déplaire aux entreprises.
Les députés veulent que ce soit aussi simple de se désabonner que de s’abonner
Les députés veulent simplifier les procédures permettant de se désabonner d’un service ou de résilier un contrat. On est en pleine période d’inflation et l’Assemblée nationale débat d’un projet de loi sur le pouvoir d’achat. Pour aider les Français qui ont des fins de mois difficiles, on peut agir sur 2 fronts. On peut les aider à gagner plus, et c’est tout le sujet des primes, des hausses de salaires et des paiements des jours de RTT. Mais, on peut aussi les aider à dépenser moins en proposant des mesures comme les ristournes sur le prix de l’essence ou en appliquant une autre idée défendue par plusieurs députés. Cette proposition consisterait à nous aider à résilier des services plus facilement car vous l’avez remarqué, c’est souvent beaucoup plus facile de s’abonner que de se désabonner.
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Les députés veulent donc que ce soit aussi simple de se désabonner que de s’abonner. En effet, si on peut s’abonner à un service télécom ou de streaming vidéo en deux trois clics, il n’en faudrait pas plus pour stopper un prélèvement automatique. Finies les lettres recommandées et les dates anniversaires qui permettent d’arrêter un service bancaire qu’on a souscrit par accident ou presque et qui ne peut être résilié qu’un jour par an entre 12 et 14 heures. On exagère à peine mais les Allemands ont prévu que sur Internet on propose des « boutons désabonnements » en un clic. Aujourd’hui c’est techniquement possible mais bien sûr pas mal d’entreprises font de la résistance.
Les entreprises ont beaucoup à perdre car les coûts d’acquisition clients sont très élevés
Evidemment les entreprises ont beaucoup à perdre. Leur rêve, c’est le client captif qui ne part jamais. Pour elles, les coûts d’acquisition clients sont très élevés et plus le client peut partir facilement moins elles ont de temps pour amortir leurs coûts. Ce qu’on appelle le « churn », la perte d’abonnés, engendre des frais de rétention. Entre les promos pour attirer et les tarifs cassés pour conserver un client, leurs techniques de fidélisations mangent de la marge. Pourtant, on vit bien dans une économie de l’abonnement. De plus en plus de services sont facturés tous les mois. Avant on achetait des CD, aujourd’hui on a Spotify ou Deezer. On peut comprendre les entreprises qui ont besoin d’un peu de visibilité et qui souffrent si les clients sont trop volages. Il faut tout de même trouver une forme d’équilibre en sachant que la meilleure parade pour que le client soit fidèle est de proposer un bon service au bon prix. En effet, la plupart des clients ne partent pas quand le service leur convient. Les mesures que défendent les députés ne seront sans doute pas très populaires auprès des entreprises mais elles vont les obliger à s’améliorer. L’exemple de Canal + est le bon. La concurrence de Netflix les a obligés à s’améliorer. C’est devenu plus facile de se désabonner mais la chaîne continue à gagner des clients.
David Barroux