Les affaires reprennent pour Airbus qui n’arrête pas d’engranger les commandes au salon aéronautique de Dubaï.
Airbus : 30 à 35 milliards de dollars de chiffre d’affaires
On ne peut pas encore dire que tout va bien pour le constructeur aéronautique. Mais on ne peut plus dire que tout va mal pour Airbus. En deux jours, notre champion de l’aéronautique vient en effet d’engranger plus de 350 commandes plus ou moins fermes d’avions. Si toutes les commandes se matérialisent et en dépit des rabais qu’il faut consentir aux clients qui commandent beaucoup d’avions, on parle quand même de plus de 30 à 35 milliards de dollars de chiffre d’affaires. C’est un chiffre énorme. En deux jours, Airbus engrange plus que le fameux contrat pour les sous-marins que nous avons perdu en Australie et qui a fait couler tant d’encre. C’est sûr qu’on ne peut pas totalement comparer les deux situations car les commandes sont plus rares pour les sous-marins mais quand même il ne faut pas banaliser le succès d’Airbus. Leur réussite est tout simplement incroyable.
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On explique ce succès sur le long terme et le court terme. Le long terme c’est qu’en moins de 50 ans Airbus n’a connu finalement qu’un seul échec majeur avec l’A380. Il y a aussi eu de gros déboires avec son cargo militaire, l’A400M, et une réussite très faible avec son quadriréacteurs, l’A340 qui est sorti avant la guerre du Golfe et une flambée du pétrole, juste au moment où les compagnies ont commencé à vouloir des avions beaucoup plus économes en carburant. Mais sinon, le constructeur européen a tout réussi. En particulier ses monocouloirs, ses avions pour le moyen-courrier, comme l’A320 qui sont devenus de véritables best-sellers. Et Airbus a aussi été très fort dernièrement en sortant les bons produits au bon moment comme l’A350. Un avion qui fait mal à Boeing et qui plaît beaucoup aux compagnies car il consomme beaucoup moins de kérozène que la génération précédente.
Airbus n’attend pas un retour à la normale avant 2025
Cela ne veut pas dire que la crise est finie pour Airbus parce que la crise ne sera terminée que le jour où les niveaux de trafic seront revenus à l’avant Covid. Et ça ce n’est pas pour tout de suite. Le transport régional est déjà très bien reparti mais le long courrier est encore à la peine et là-dessus Airbus n’attend pas un retour à la normale avant 2025. Cela veut dire que la crise aura été longue et du coup le constructeur arrive à vendre beaucoup d’avions régionaux ou moyen-courrier mais sur le marché des gros porteurs très longue distance, il n’y a pratiquement pas de commandes et il y a surtout des annulations. Or, pour les avions c’est comme pour les voitures, les petits modèles coûtent moins cher que les gros. La bonne nouvelle c’est qu’en dépit de l’appel au boycott par certains du transport aérien, il y a encore une vraie envie de voyager et donc le marché reste porteur. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’avec Airbus, l’Europe en général et la France en particulier ont un incroyable champion. Airbus est avec le luxe, le vin et les spiritueux une de nos rares machines à exporter.
David Barroux