Airbnb, c’est un peu la version moderne du mythe américain. Il y a le côté self-made-man qu’on adore, puisque l’aventure a commencé il y a 13 ans quand trois copains ont décidé de lancer un site qui proposerait de dormir sur un canapé ou dans une chambre d’amis. Et aujourd’hui le groupe qui s’introduit au Nasdaq va peser plus de 5 fois plus en bourse qu’Accor, le champion français de l’hôtellerie.
Uber, Netflix, Facebook, Google ou Airbnb symbolisent la révolution digitale
Airbnb est le symbole d’une révolution digitale qui a cassé en partie les codes du capitalisme, longtemps dominé par des grands groupes très puissants et historiques. Et dans ces groupes, le pouvoir appartenait à des cadres sup dont l’influence grandissait avec le poids des années. Dans le digital, des acteurs émergent très rapidement, comme Uber, Netflix, Facebook, Google ou Airbnb et qui le plus souvent ont été créés par des gamins dans un garage. C’est la revanche de la jeunesse.
A lire aussi
L’autre phénomène majeur, c’est que ces jeunes entreprises trouvent des capitaux pour se développer pendant dix ans, sans avoir besoin de gagner de l’argent. On peut aujourd’hui financer massivement et pendant longtemps de bonnes idées. Pour le capitalisme traditionnel, c’est une sacrée concurrence. Carrefour, Renault et Accor doivent gagner de l’argent tous les mois. Amazon, Tesla et Airbnb peuvent en perdre pendant des années.
Airbnb ne possède pas une seule chambre mais propose plus de chambres en France que tous les hôtels réunis
La vraie force d’Airbnb est d’être sur un marché du tourisme en croissance à l’échelle du monde. Dans le monde digital, l’immatériel pèse autant ou même plus que le matériel. Airbnb ne possède pas une seule chambre mais propose plus de chambres en France que tous les hôtels réunis. Le pouvoir appartient aujourd’hui de plus en plus à des plateformes, des postes d’aiguillage digitaux, qui arrivent à mettre en relation une offre avec une demande. Et quand on a la main sur la tour de contrôle, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers, il faut continuer d’innover, mais on devient souvent indélogeable et on peut commencer à gagner beaucoup d’argent. Airbnb en est là aujourd’hui et donc malgré la crise il peut partir à l’assaut de la Bourse.
David Barroux