Deux ans après la crise sanitaire le secteur aéronautique peut dire merci au « quoi qu’il en coûte ». Grâce à un plan de soutien du gouvernement de 20 milliards d’euros, l’industrie de l’aviation française se porte bien.
Air France va recruter près de 300 pilotes
En juin 2020, 5 ministres du gouvernement présentaient un plan de soutien à l’aéronautique. Selon une enquête réalisée par la Cour des comptes à la demande de la commission des finances du Sénat ce plan a permis de limiter la casse. En effet, il y a 2 ans, le ciel s’était complétement vidé. Une grande partie du monde était confinée, et les avions étaient bloqués au sol. La crise du Covid-19 avait porté un coup d’arrêt brutal au transport aérien dans le monde. Elle menaçait la santé des compagnies, mais aussi les livraisons des fabricants d’avions. Il fallait donc sauvez le soldat airbus et toute la filière. Le secteur est très important pour le commerce extérieur. C’est une vitrine du savoir-faire industriel français. Le gouvernement avait donc présenté un plan de 15 milliards d’euros d’aides.
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Ce plan a donc rempli sa mission. Néanmoins, il a coûté plus cher que prévu. La Cour des comptes estime la facture à 20 milliards d’euros. Entre les aides directes et indirectes, les soutiens à l’export, les fonds d’investissement, les crédits recherche, l’indemnisation du chômage partiel ou l’aide de 10 milliards dont a bénéficié Air France, la liste est longue comme un check up d’avant décollage. Pourtant, cela valait le coup, surtout sur le front de l’emploi. Selon le Gifas, il n’y a pas eu d’hécatombe comme on pouvait le craindre, avec moins de 7 000 ruptures de contrats sur les 155 000 emplois directs. Cela représente 4 % des effectifs. C’est un moindre mal, alors que les usines ont été à l’arrêt durant de longues semaines et que la production du secteur a chuté de 30 %. Un signe que cela va mieux, pour faire face au redécollage de son activité, Air France va recruter près de 300 pilotes d’ici à la fin de l’été.
Une partie de l’argent a servi le développement d’avions à hydrogène
Ce plan a également permis au secteur d’aborder la reprise en meilleure santé. Lors de sa présentation, le gouvernement insistait sur la nécessité de poursuivre la progression technologique de l’aéronautique et de ne pas obérer ses capacités d’innovation. Il prévoyait donc 1,5 milliard d’aides publiques sur 3 ans pour soutenir la recherche et développement. Une petite partie de cet argent est allée au développement des avions du futur dans le cadre de la transition énergétique, notamment les avions à hydrogène sur lesquels travaillent Airbus. On sait que malgré ces efforts cela va prendre du temps. L’industrie a aussi beaucoup investi dans un avenir plus immédiat. Elle s’est concentrée à rendre les avions moins gourmands en carburant. Ainsi, c’est une source d’économie importante pour les compagnies aériennes et une façon aussi de réduire leur dépendance au pétrole et notamment au pétrole russe.
Pierrick Fay