La 5G vient de fêter ce week-end son premier anniversaire en France. Qu’en est-il de cette génération de communication mobile aujourd’hui ?
Orange, SFR, Bouygues, Free : il est encore trop tôt pour parler d’un succès pour les opérateurs
Si on veut se concentrer sur la bonne nouvelle : le réseau est bien déployé. SFR était le premier à couvrir une grande ville en lançant un service à Nice à la mi-novembre 2020. Depuis, tous les opérateurs s’y sont mis dans toutes les grandes villes et d’ici la fin de l’année, plus de 50% de la population française aura accès à la 5G. L’autre fait notable est que la demande se développe sur le front des terminaux. Un smartphone vendu sur trois depuis le début de l’année en France est compatible avec la 5G. Comme ces terminaux coûtent plus cher, cela représente déjà plus de la moitié du marché en valeur. On peut donc parler d’un vrai démarrage mais il est trop tôt pour parler d’un succès pour Orange, SFR, Bouygues et Free. Ce démarrage reste un peu décevant. En fait pour qu’une nouvelle technologie emballe véritablement le public, il faut qu’elle apporte quelque chose de mieux que la technologie précédente. Pour l’instant la 5G offre un débit un peu plus élevé dans les grandes villes mais le principal atout est surtout pour les opérateurs : c’est une technologie qui a contribué à désaturer les réseaux. Mais il n’y a pas un vrai nouveau service de rupture qui pousse à une accélération d’une adoption massive. La 3G avait apporté l’Internet mobile, la 4G a permis la vidéo sur smartphone.
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La 5G ne fait plus peur mais elle ne fait pas encore vraiment envie
La 5G pour l’instant, reste plus une promesse qu’une nouvelle réalité. Du coup le consommateur s’équipe quand il doit changer de téléphone mais il ne change pas de terminal juste pour passer à la 5G. Je pense que cela finira par changer. D’abord parce que pour l’instant les opérateurs ont installé des antennes 5G mais ils n’ont pas encore des cœurs de réseaux 5G. Le jour où ils auront ce que l’on peut qualifier de « postes d’aiguillages » vraiment modernisés, cela permettra d’imaginer de nouveaux services. On a beaucoup parlé de la réalité virtuelle ou de l’Internet et des objets comme la voiture intelligente et autonome. Cela va finir par arriver et quand ces services vont exister, ils finiront par tirer la demande de la 5G. En fait nous n’en sommes qu’à la première année, il ne faut pas être trop pressé. L’autre bonne nouvelle est que le débat d’il y a un an était beaucoup sur les opposants à la 5G. On parlait surtout de ceux qui avaient peur des antennes. Aujourd’hui c’est un non-sujet. Comme l’ont écrit mes collègues dans Les Echos ce matin, la vérité est que la 5G ne fait plus peur mais elle ne fait pas encore vraiment envie.
David Barroux