La réédition de Mein Kampf par Fayard fait débat dans tous les journaux. Cette nouvelle édition s’intitulera : Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf, nous rappelle la Croix ce matin. Vous vous rendez compte ? L’époque est devenu tellement sensible que la nouvelle édition de Mein Kampf évite de s’appeler directement Mein Kampf.
Le procès de Franco Albrecht, néo-nazi, s’ouvre ce 20 mai en Allemagne
L’opportunité de cette publication continue de diviser les historiens, explique la Croix. Idem dans Le Figaro, qui titre l’impossible édition d’un livre maléfique, et pose cette question : « que faire d’un brûlot qui n’a cessé de poser d’important problèmes juridiques et intellectuels, que faire d’un ouvrage à la fois monstrueux et nécessaire à la compréhension du nazisme ? ». Dans ce contexte, vos journaux font le portrait de Franco Albrecht, le néo nazi le plus célèbre d’Allemagne. Il sera bientôt jugé car il est soupçonné d’avoir préparé un attentat, d’avoir usurpé l’identité d’un Syrien et de s’être procuré des armes. Le problème c’est que Franco Albrecht est un officier, un militaire et qu’il est peut-être l’arbre qui cache la forêt au sein de la Bundeswehr, l’armée allemande, la descendante de la Wehrmacht.
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Un groupe de militaires allemands échangeant des objets nazis a été récemment démantelé
L’Allemagne découvre qu’elle n’en a pas fini avec le nazisme dans les rangs de sa propre armée. En mars dernier, rappelle le Figaro, un autre militaire a été arrêté après qu’on a découvert chez lui un fusil de chasse à lunettes, des munitions, un pistolet, une hachette, des dizaines de couteaux et un livre, pas Mein Kampf, non un livre intitulé « Comment prendre le pouvoir en Allemagne ». Et ce n’est pas terminé, tout récemment, un groupe de militaires a été démantelé, ses membres échangeaient des tuyaux pour se procurer des objets et symboles nazis sur internet. Philippe S., membre des forces spéciales allemandes, a lui été condamné à deux ans de prison avec sursis pour détention illégale d’un arsenal dans sa maison. Longtemps l’armée allemande a fait le ménage en toute discrétion, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ces affaires sortent désormais dans la presse alors que le procès d’Albrecht commence aujourd’hui.
David Abiker