Les aveux, de John Wainwright : un roman noir d’une très grande intelligence

« Les aveux », de John Wainwright, vient de paraître chez Sonatine. Et puisque vous en sortirez emballés, vous pourrez ensuite lire du même auteur, « Une confession », toujours chez Sonatine. L’immense Simenon estimait que c’est un roman inoubliable. Il avait bien raison.

John Wainwright, une écriture sobre et une construction implacable

Nous sommes dans les années 80, dans une ville moyenne de la province anglaise. Le pharmacien Herbert Grantley se présente au commissariat et demande à être entendu car il veut avouer le meurtre de sa femme Norah, qu’il aurait empoisonnée voici un an. « Mais bon Dieu… pourquoi n’avez-vous pas simplement divorcé », lui demande l’inspecteur chef Lyle. « Elle n’aurait jamais accepté. Mais je ne la haïssais pas. Je la détestais seulement. Je voulais la quitter aussi dignement que possible… vu les circonstances ». Le policier est estomaqué et très dubitatif. Ainsi s’engage entre les deux hommes une série d’interrogatoires au fil desquels il apparaitra plusieurs choses.

A lire aussi

 

D’abord, ce flic de province est un sacré professionnel, pas du tout impressionné par la morgue de ce notable à la petite semaine. Ensuite, Norah Grantley était certes une épouse vraiment pas drôle mais qui avait pas mal de circonstances atténuantes, vu le caractère et les penchants de son cher époux. Penchants qui nous sont révélés au compte-goutte et dont la principale victime n’est autre que Jenny, la fille unique et adorée du couple. Tout cela vous semble peut-être trop simple pour être palpitant. Détrompez-vous. « Les aveux » de John Wainwright est l’un des romans noirs les plus intelligents que j’aie lu cette année. Il tient en 200 pages. L’écriture est sobre. La construction implacable. Et c’est ainsi qu’arrivé au bout surgit l’évidence : Herbert Grantley est une ordure de la plus belle eau.

Bernard Poirette 

 

Retrouvez C’est à lire