Isabelle Huppert en ouverture du Festival d’Avignon : Peut-on encore dire du mal de l’actrice ?

Ilya Mauter/wikimedia commons

Le festival de théâtre d’Avignon redémarre aujourd’hui, c’est la première édition depuis le début de la crise sanitaire. Les trompettes raisonneront ce soir au Palais des Papes avant l’entrée en scène d’Isabelle Huppert, tête d’affiche dans La Cerisaie de Tchekhov.

« Isabelle Huppert est dure, cinglante, en particulier avec ses partenaires féminines »

Son portrait -croustillant- est à lire ce matin dans Le Figaro et Vous qui pose le décor d’emblée : Huppert : une madone crainte et admirée. « Dans le milieu du cinéma », écrit Nathalie Simon, « personne ne se hasardera à vous en dire du mal, ce serait prendre le risque d’être exclu de la grande famille du 7è art ». Et c’est là que commencent une série d’éloges : Isabelle est « indémodable », « au-dessus du lot »dit une actrice, « directe et franche » ajoute Stéphane Braunschweig le directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. « Elle a un appétit nouveau pour le rire » s’enthousiasme Pierre Palmade. « Elle est incroyablement simple » dit le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux qui s’étonne : c’est « fou ce que les gens sont malveillants».

 

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Pourtant quelques langues se délient, une comédienne témoigne anonymement et avoue avoir souffert quand elle a tourné avec Isabelle Huppert : « Elle est dure, cinglante, en particulier avec ses partenaires féminines ». « Isabelle Huppert veille aussi au grain » raconte Nathalie Simon. L’actrice exige de relire toutes ses interviews et ses contrats stipulent que son nom doit se détacher en haut de l’affiche.

 

« Même Emma Stone s’excusait presque d’avoir reçu la récompense à sa place »

Mais en vérité, Isabelle Huppert est plus fragile qu’elle en a l’air et elle prend des risques. Celui de jouer par exemple des rôles de personnages désagréables, pas forcément taillés pour susciter l’amour du spectateur. Isabelle se met en danger et ça paie : Thierry Frémaux raconte cette anecdote à Los Angeles, lors de la cérémonie des Oscars « Il fallait voir les autres actrices qui venaient lui rendre hommage », se souvient-il, avant de conclure : « même Emma Stone s’excusait presque d’avoir reçu la récompense à sa place ».

Marc Bourreau

 

 

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