Belmondo : « Sa désinvolture apparente cachait un grand sérieux » salue Philippe Labro

Philippe Labro était l’invité de Renaud Blanc dans la matinale de Radio Classique, ce mardi 7 septembre. Le journaliste, écrivain et réalisateur avait fait tourner Jean-Paul Belmondo dans les années 70. Il a partagé ses souvenirs datant notamment des tournages de L’Héritier en 1973 et L’Alpagueur en 1976.

Belmondo : « Proche des gens malgré sa gloire », selon Philippe Labro

C’est avec émotion que Philippe Labro a rendu hommage à Jean-Paul Belmondo, qui nous a quittés hier à l’âge de 88 ans, « paisiblement », a indiqué sa famille. « Les gens l’aiment parce qu’il est aimable », a expliqué l’écrivain, parlant toujours de son ami au présent. « Il est proche des gens parce qu’il sait incarner la tragédie et la comédie, et qu’il diffuse une simplicité, un naturel, une modestie, malgré sa célébrité » a poursuivi Philippe Labro au micro de Renaud Blanc.

 

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Il a également souligné ce magnétisme de star qu’avait Belmondo, à l’image d’Alain Delon, autre icône du cinéma français : « ils ont incarné la richesse et la qualité du cinéma à partir des années 60, tournant pour de très grands metteurs en scène, Melleville, Verneuil, Jacques Deray, Godard ». Il a cité les films les plus marquants de Jean-Paul Belmondo, Itinéraire d’un enfant gâté, pour lequel il a décroché le César du meilleur acteur, Le Voleur de Louis Malle, A bout de souffle, « un tournant du cinéma avec la Nouvelle Vague ».

 

Un hommage national à Jean-Paul Belmondo sera rendu jeudi 9 septembre

Au sujet de ce film de Jean-Luc Godard, d’ailleurs, Philippe Labro pointe l’inventivité dont Jean-Paul Belmondo a fait preuve lors du tournage : « On ne saura jamais si certaines phrases cultes viennent de Belmondo ou de Godard ! » Il se souvient également de la première fois qu’il l’a vu, avec sa bande du Conservatoire (Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Claude Rich), et retient « son allure chaloupée ». « On aurait dit un marin qui débarquait d’un bateau », sourit-il, « il avait la tronche d’aujourd’hui et ce langage du corps qui démodait totalement les jeunes premiers précédents ». Travailler avec lui était un grand plaisir, selon Philippe Labro : « Cette désinvolture apparente était en fait du sérieux qu’il dissimulait, il était très professionnel ». Un hommage national lui sera rendu jeudi 9 septembre dans la cour de l’hôtel des Invalides, a annoncé ce matin l’Elysée.

Béatrice Mouedine

 

Retrouvez l’invité de 8h15