Ukraine : Malgré la guerre, l’Opéra de Kiev a rouvert avec une représentation du Barbier de Séville

Crédit: K.Panchanko - Opéra de Kiev

Fermé depuis le début de l’intervention russe en Ukraine, l’Opéra national de Kiev a rouvert ses portes samedi dernier pour une représentation du Barbier de Séville. Une réouverture qui marque une étape symbolique importante pour la vie culturelle en Ukraine après 3 mois de conflit.

Une jauge limitée à 300 spectateurs par mesure de sécurité

Quelques minutes avant de monter sur scène samedi 21 mai, la soprano Olga Fomichova ne cachait pas son émotion. « J’ai eu le sentiment que je venais chanter une première, même si je chante ce rôle depuis des années » a déclaré la soprano ukrainienne qui interprétait Rosina dans Le Barbier de Séville de Gioacchino Rossini, la première représentation donnée par l’Opéra National de Kiev depuis le début de l’intervention russe en Ukraine.

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Une émotion partagée par le public présent, volontairement limité à 300 personnes (dans une salle d’une capacité de 1000 spectateurs) de manière à faciliter l’évacuation en cas d’alerte. Parmi ces spectateurs privilégiés, certains n’avaient jamais assisté à une représentation d’opéra auparavant, tel ce soldat qui a déclaré au Guardian : « je ne peux pas dire que l’opéra soit mon divertissement habituel, mais c’est un sentiment incroyable d’entendre cette musique et d’être dans un monde différent pendant un petit moment, avant de revenir à notre dure réalité ».

L’Opéra de Kiev ne propose plus d’œuvres de compositeurs russes

Cette première représentation à l’Opéra de Kiev depuis 3 mois était une véritable gageure car de nombreux membres de la troupe sont toujours réfugiés ou en tournée à l’étranger et un grand nombre de membres masculins de l’orchestre servent dans les forces de défense territoriales et se battent sur les zones de combat. Le lendemain, c’est un opéra du compositeur ukrainien Mykola Lysenko qui a été proposé.

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Une programmation symbolique, sans œuvres de compositeurs russes car, comme l’a déclaré le ministre ukrainien de la Culture, « nous essayons de faire valoir qu’en temps de guerre, c’est un geste symbolique, et nous devrions trouver des moyens de célébrer les compositeurs français, italiens et bien sûr ukrainiens ». Les représentations à venir ne sont proposées que lors des week-ends, en matinée. Samedi c’est Rigoletto de Giuseppe Verdi qui sera proposé et dimanche La Sera padrona de Pergolèse.

Philippe Gault

 

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