La formule «le printemps est inexorable», empruntée à Pablo Neruda et prononcée par la ministre de la culture Roselyne Bachelot le 14 janvier 2021 résonne encore dans la tête des artistes et des mélomanes. A la veille de l’equinoxe de printemps, l’inexorable saison semble bel et bien avoir plié face au Covid-19. L’annonce d’un nouveau confinement d’un mois confirme la fermeture des salles pour encore de longues semaines et pousse les artistes à s’exiler pour jouer devant un public.
Adrien La Marca : 21 jours de confinement dans une chambre d’hôtel à Hong-Kong pour « l’amour de la musique »
Le cas le plus extrême de ces « exils » musicaux est sans aucun doute celui d’Adrien La Marca dont nous vous avions raconté les 21 jours de jours de quarantaine stricte auxquels il se plie pour donner deux concerts avec le Hong Kong Sinfonietta les 27 et 28 mars (il interprètera la partie Alto de la Symphonie concertante pour Alto et Violon de Mozart et une transcription pour son instrument du Concerto pour violoncelle de Schumann le lendemain). La période d’isolement touche à sa fin pour l’altiste qui en est aujourd’hui à son 20ème jour d’isolement.
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Debargue et Kantorow retrouvent Moscou
Lucas Debargue et Alexandre Kantorow ont eux choisi de retourner dans les salles où leurs carrières avaient pris leurs envols. Les deux révélations des concours Tchaïkovsky 2015 et 2019 ont retrouvé le public moscovite à l’occasion d’une série de concerts cette semaine. Lucas Debargue, déclarait d’ailleurs à la société philharmonique de Moscou tout son amour pour le public russe « donner des concerts en Russie me nourrit, c’est un public qui vous donne de l’énergie (…) on sent chez eux ce véritable amour, ce véritable désir pour la musique qui est si rare ». Il retrouvera donc ce public au fil du mois de mars pour une série de récitals à Saint-Pétersbourg et Perm ainsi que le 4e concerto de Rachmaninov avec le Philharmonique de Moscou sous la direction de Stanislav Kochanovsky.
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Renaud Capuçon, lui, a choisi une destination plus proche de la France pour retrouver un public masqué. Le violoniste donnait au début du mois de mars deux récitals à Madrid puis Bilbao en compagnie de la pianiste italienne Beatrice Rana. Le duo a pu goûter de nouveau aux joies de jouer devant un véritable public, une émotion intense parfaitement décrite dans le tweet du soliste français.
C’était intense,puissant et apaisant.
C’était si exaltant de rejouer devant un public,à Madrid.
Trac de folie avant
Liberté totale pendant
Et impression de m’être re-trouvé.
De respirer à nouveau,de re-vivre.
La Culture n’est pas seulement essentielle:Elle est vitale.— Renaud Capuçon (@RCapucon) March 2, 2021
Rémi Monti
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