Vivaldi met le monde à l’envers

La violoniste Amandine Beyer et son ensemble Gli Incogniti mettent en valeur toute la verve des concertos à plusieurs instruments de Vivaldi.

« Vivaldi sait apparaître dans notre quotidien, […] surgir dans une sonnerie de téléphone […] et hanter nos rêves »

Par leur ampleur et leur audace, les concertos con molti istromenti de Vivaldi sont de véritables précurseurs de la symphonie. C’est le cas du célèbre Mondo al rovescio – Le monde à l’envers -, où il invite flûtes, hautbois et clavecin à doubler violon et violoncelle dans un tourbillon coloré d’octaves parallèles. Dans son facétieux texte d’introduction, Amandine Beyer explique : « à tout moment, il sait apparaître dans notre quotidien, nous faire sourire par le biais de connexions fortuites et charmantes, surgir dans une sonnerie de téléphone ou une publicité, revenir par la porte d’un théâtre dans une pièce archi-connue ou totalement oubliée et hanter nos rêves où certains chanceux l’aperçoivent de dos. Vivaldi est un compositeur contemporain, de tous les instants. Il nous accompagne au fil des siècles, est là pour nous soutenir, nous faire rêver et nous encourager, nous proposer de nouveaux défis ou des essais impromptus »

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Au menu du disque, il y a huit concertos à plusieurs instruments dont celui éponyme Proteo, o sia il mondo al rovescio. Des concertos qui, comme l’explique la violoniste, préfigurent le genre de la symphonie, mais sont surtout l’occasion d’audaces compositionnelles inattendues et d’un feu d’artifice coloré. Les cordes dominent bien sûr, mais aussi les flûtes, les hautbois, les cors, des clarinettes reconstruites spécialement pour l’occasion et même des timbales – un festival de timbres ! Ce ne sont pas seulement les jeux parfois étonnants de la partition qui séduisent mais bien cette alchimie entre des musiciens au sommet de leur art pour servir une musique que l’on ne cesse de redécouvrir.

Antonio Vivaldi : Il Mondo al rovescio. Amandine Beyer (violon), Gli Incogniti

Jérémie Bigorie

 


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