Enfin ! C’était hier la première journée de réouverture des terrasses, boutiques et des lieux culturels. Les cinémas ont tourné à plein régime dès le matin, suivis des théâtres et salles de concert, qui ont pu retrouver le public avec une jauge réduite à 35 % .
Réouverture des salles de concert : « On a l’impression de renaître »
Le Théâtre des Champs-Elysées a inauguré ce grand retour avec un récital de la série des « Grandes Voix », avec la soprano Pretty Yende et le ténor Benjamin Bernheim. Ils ont interprété en duo des airs de « Manon » de Jules Massenet et chanteront ce jeudi 20 mai des extraits de « Roméo et Juliette » de Charles Gounod et de « La Traviata » de Giuseppe Verdi. « J’aime écouter la musique avec quelqu’un, quand le silence se fait après une note, et que les gens n’applaudissent pas immédiatement », souligne cette spectatrice, interrogée avant le récital. Un plaisir du partage retrouvé dans la salle, mais pas encore à l’entracte : « Le bar est fermé, paraît-il, alors on est un peu déçus », s’amusent certains, qui disent tout de même « avoir l’impression de renaître ».
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Pretty Yende : « Un moment de grâce naît entre moi et ce public chéri »
Sur scène Pretty Yende frisonne à l’évocation de cette ambiance indescriptible de spectacle : « C’est la magie d’être ensemble au même endroit et au même moment. Ce moment de grâce qui naît entre moi et ce public chéri, c’est une connexion extraordinaire qu’aucun concert virtuel ne peut recréer ». Retrouver le regard du public, la chaleur d’un plateau, les applaudissements et une certaine endurance après plusieurs mois de confinement n’est pas anodin. Le ténor Benjamin Bernheim explique n’être « plus du tout habitué à chanter devant du public, c’est le retour à la vie réelle, au rythme réel, qui est fatiguant ». Il faudra faire attention à la gestion de ce rythme oublié, poursuit-il. Et pour les organisateurs, c’est une autre gymnastique, interroger les emplois du temps de chacun pour essayer d’ajouter un maximum de représentations et atténuer quelques peu la contrainte de la jauge.
Victoire Faure
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