Jonas Kaufmann va se produire prochainement à l’Opéra Bastille dans une nouvelle production d’Aïda de Verdi, présentée à huis clos et retransmise en direct sur Arte le 21 février. Il y interprète le rôle du général égyptien Radamès. Si le ténor allemand se dit très chanceux, dans ce contexte de pandémie de Covid 19, de pouvoir se produire sur scène, il ne comprend pas pourquoi les salles de concert restent fermées, alors que les transports et certains magasins restent accessibles.
Jonas Kaufmann estime que 30 à 40 chanteurs peuvent travailler actuellement
Cette nouvelle production d’Aïda de Verdi se tiendra sans public, mais la représentation sera filmée pour la télévision. Un privilège, comme le reconnaît Jonas Kaufmann, au micro de Laure Mézan. Il estime qu’aujourd’hui « seuls 30 à 40 chanteurs travaillent encore, les autres sont sans production ». « Répéter en procédant à des tests, c’est bien, mais les spectacles sans public, ça ne marche pas », insiste-t-il, s’interrogeant sur le maintien de la fermeture des salles de concert : « Je ne suis pas le premier à demander si prendre le métro ou l’avion, ou faire du shopping n’est pas plus dangereux que d’être dans un théâtre sans mouvement, à l’intérieur d’une construction énorme avec beaucoup d’air frais ».
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Alors que la pandémie de coronavirus s’est installée depuis plus d’un an, Jonas Kaufmann explique que si la situation est de plus en plus difficile à accepter, il est du devoir des artistes de rappeler au public « la beauté du métier », et l’inciter « à combattre pour rouvrir les théâtres ». Le ténor, qui va se produire dimanche à l’Opéra de Paris affirme savoir « que l’Etat Français a fait beaucoup » et espère qu’il continuera jusqu’à la fin de la crise, mais s’inquiète pour les jeunes. « La musique a besoin des jeunes, et si un adolescent se pose la question : devenir banquier ou violoniste, aujourd’hui la réponse est claire, car il ne verra pas de futur dans le monde de la musique », déplore Jonas Kaufmann.
Béatrice Mouedine