Comme d’autres avant eux, deux militants écologistes avaient prévu d’interrompre un concert classique pour alerter l’opinion publique sur l’urgence climatique. Le chef russe Vladimir Jurowski n’a pas eu la réaction à laquelle on aurait pu s’attendre.
Le climat, plus important que la musique ? C’est pour interpeller, voire choquer le public que deux militants du mouvement Renovate Switzerland sont montés sur la scène du Centre culturel et des congrès de Lucerne, lors du célèbre Festival du même nom, ce vendredi 8 septembre. Le Bayerisches Staatsorchester achevait l’interprétation du 3e mouvement de la Symphonie n° 4 d’Anton Bruckner, sous la direction du chef d’orchestre Vladimir Jurowski.
Mais contrairement à ce qui s’est déjà passé lors d’autres concerts en Europe, le directeur musical depuis trois ans du grand orchestre munichois n’a pas demandé l’expulsion des intrus. Le chef d’orchestre russe les a salués puis les a laissés s’exprimer, indiquant « Nous avons conclu un accord. Les jeunes vont pouvoir s’exprimer maintenant, et nous allons tous les écouter, sans commentaires ».
Une partie du public a protesté
Les deux jeunes militants, une femme de 28 ans et un homme de 20 ans, après avoir déclaré qu’ils étaient « vraiment désolés de devoir interrompre ce concert », ont commencé à déclamer leur argumentaire malgré les protestations d’une certaine partie du public. Vladimir Jurowski est alors à nouveau intervenu avec fermeté. « Laissez-les parler ou je quitte la scène tout de suite, si vous ne les laissez pas finir », s’est-il exclamé.
🤝Vladimir Jurowski au public du @kklluzern : "Arrêtez ! Laissez-les parler ! S'il vous plaît. Et ensuite, nous jouerons notre symphonie. Sinon je vais quitter la scène maintenant". Merci de votre soutien, Vladimir Jurowski !#ActNow #A22@RadioTeleSuisse @Blick_fr @24heuresch pic.twitter.com/9rz1zon2AO
— Renovate Switzerland (@Renovate_CH) September 8, 2023
Après cette interruption de 4 minutes, le concert a pu reprendre sans encombre mais les deux activistes écologistes ont été interpellés par la police locale. Selon le journal Le Temps, ils pourraient faire l’objet de plaintes pénales pour « violation de domicile et contrainte ».
A lire aussi
Dans un communiqué, les organisateurs du festival suisse ont fait part de leur compréhension pour l’engagement en faveur de la nature mais Ils critiquent toutefois la manière dont les militants ont agi, soulignant avoir renoncé à les faire expulser de la salle, «afin d’éviter une escalade ».
Philippe Gault