Disparition:  Peter Serkin est mort à 72 ans

Le célèbre pianiste américain, issu d’une famille de grands musiciens, est mort des suites d’un cancer du pancréas le 1er février chez lui à New York. De Bach à Messiaen, Peter Serkin a toujours souhaité conserver un lien entre musique classique et musique contemporaine.

Peter Serkin, un lien permanent entre classique et contemporain

Avec la disparition de Peter Serkin à l’âge de 72 ans, la musique des XXe et XXIe siècle perd l’un de ses plus grands interprètes. C’est pourtant grâce à une formation très classique et à sa maîtrise des plus grands compositeurs que le pianiste américain s’est fait connaître dans les années 60. Un talent précoce qui lui vaut un Grammy Award à 19 ans seulement pour son interprétation des variations Goldberg de JS Bach. Dans les années 70, après une interruption de sa carrière pendant 3 ans au cours desquels il parcourt le monde avec son épouse, il découvre les compositeurs du XXe siècle comme Olivier Messiaen dont il devint un des grands interprètes et qui permit à 2 de ses enregistrements de remporter d’autres Grammy Awards. Même s’il fut l’un des pianistes qui permit au grand public de découvrir les grands compositeurs contemporains tels que Max Reger, Alban Berg, Arnold Schoenberg, Tōru Takemitsu, Oliver Knussen, Peter Lieberson, Stefan Wolpe, Charles Wuorinen… , Peter Serkin restera toute sa vie attaché aux grands « anciens » comme Schubert et Beethoven qu’il fut l’un des premiers à jouer sur un pianoforte d’époque dans les années 80.

Le dernier d’une lignée de grands musiciens

Fils du grand pianiste d’origine autrichienne Rudolf Serkin (avec lequel il se produira en duo – vidéo) et petit-fils du violoniste allemand Adolf Busch, Peter Serkin, né à New York en 1947, commence à étudier le piano à l’Institut Curtis (où il enseigna par la suite) à l’âge de 11 ans. Un an plus tard, il donne son 1er concert lors du Festival de Marlboro, et commence à se produire sur de grandes scènes américaines. Son Grammy Award en 1966, la réputation de ses interprétations des variations Goldberg (qu’il enregistra 4 fois) et sa maîtrise du répertoire contemporain lui ouvrent les portes des plus grandes salles de concert du monde où il se produira sous la direction des chefs d’orchestre réputés tels que Claudio Abbado, Daniel Barenboim, Herbert Blomstedt, Pierre Boulez, Simon Rattle, James Levine… Peter Serkin avait également fondé en 1973 le quatuor Tashi avec la violoniste Ida Kavafian, le violoncelliste Fred Sherry et le clarinettiste Richard Stoltzman. Depuis sa disparition les hommages se multiplient. Sur Twitter, Renaud Capuçon a écrit : « Je suis si triste d’apprendre son décès. C’était un merveilleux pianiste, un grand musicien. Il nous manquera beaucoup ».

Philippe Gault

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