Des ensembles indépendants « à bout de souffle » : Des chefs d’orchestre interpellent la ministre de la Culture

Chang Martin/SIPA

Un collectif d’une centaine de directrices et directeurs d’ensembles de musique classique indépendants a cosigné une tribune dans Le Monde pour alerter Rima Abdul-Malak. Ils estiment « faire les frais » d’orientations d’une politique culturelle qui « soutient d’abord l’industrie musicale et les grandes institutions ».

Regroupés au sein de la Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés (FEVIS) ces responsables d’ensembles indépendants, parmi lesquels les chefs d’orchestre, Emmanuelle Haïm (Le Concert d’Astrée) et François-Xavier Roth (Les Siècles), interpellent la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, estimant que leurs ensembles sont « à bout de souffle ».

Dans cette tribune, publiée samedi 17 juin sur le site du Monde, les cosignataires rappellent que, l’émergence de nombreux ensembles indépendants a, depuis 50 ans, bouleversé le paysage musical. 

Ils ont apporté « une diversité sans précédent dans notre histoire musicale (…) Ces ensembles vocaux et instrumentaux ont inventé un nouveau modèle qui répond aux enjeux majeurs de la création et de la diffusion de la musique aujourd’hui ».

La tribune évoque un risque de « disparition à court terme » des ensembles musicaux indépendants

La tribune fait le constat qu’auprès des pouvoirs publics, les ensembles indépendants doivent se contenter auprès des pouvoirs publics « d’une position marginale qui ne correspond en rien à la réalité et à la qualité de leur action sur le terrain » avec un risque de « disparition à court terme ».

Ils estiment ainsi que « l’indépendance apparaît clairement aujourd’hui comme la variable d’ajustement de la politique culturelle de l’État mais aussi des collectivités territoriales, qui se replient sur leurs institutions labellisées et permanentes ». 

En 2019, Emmanuel Macron assurait que les citoyens « veulent des artistes »

Les organismes de financement, notamment le Centre national de la Musique, sont accusés d’ « exclure progressivement les ensembles indépendants des dispositifs de soutien au profit du secteur marchand et de l’industrie musicale ».

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En conclusion de cette tribune, les cosignataires rappellent qu’en 2019, Emmanuel Macron avait déclaré « Les citoyens veulent des artistes, veulent des lieux de culture, veulent que l’on respecte les artistes, celles et ceux qui créent, qui font, qui portent, et ils seront dûment défendus par le gouvernement comme par le président ». Ils demandent à la ministre de la Culture de prendre au mot ces propos du chef de l’État, au moment de définir sa politique musicale.

Philippe Gault

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