Le département des costumes de l’Opéra de San Francisco s’est associé à des médecins de l’université de San Francisco (UCSF) afin de créer un masque qui permettra aux chanteuses et chanteurs de l’institution californienne de chanter ensemble en toute sécurité.
Un masque réalisé à partir du tissu qui compose des corsets
C’est Sanziana Roman, chirurgienne de l’école de médecine de l’université de San Francisco, passionnée d’opéra et ancienne chanteuse lyrique, qui a eu l’idée de ce masque dont elle a esquissé le prototype sur la table de sa cuisine. Dans un reportage de la chaîne de télévision NBC Bay Area, elle explique « Ce que j’ai réalisé, c’est que nous avions besoin d’un masque capable de permettre aux individus de se rassembler en groupe, de répéter et d’être dans la même pièce sans risque d’infection ».
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Sanziana Roman a alors contacté le département des costumes de l’Opéra de San Francisco afin qu’ils imaginent et réalisent un modèle à la fois confortable, durable et fiable en terme de sécurité sanitaire. Résultat, un masque fabriqué à partir du tissu qui compose d’ordinaire les corsets de certains costumes, multicouche et qui s’attache sur les oreilles et l’arrière du crâne. « Les chanteurs pourront ainsi chanter à fond et répéter comme s’ils n’avaient pas de masque tout en étant protégés, ainsi que toutes les personnes autour d’eux » selon Galen Till, directeur principal de la production de costumes de l’opéra californien.
L’opéra de San Francisco donnera en avril son premier concert en public depuis le début de la pandémie
Testé par les scientifiques de l’Université de Californie avec des chanteurs de la région de Sacramento, ce masque, dont le brevet a été déposé, a prouvé son efficacité en terme de filtrage des aérosols susceptibles de diffuser des virus. Pour le Dr Sanziana Roman « le masque protège autant des aérosols produits par les individus que de ceux qui pourraient être inhalés ».
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Christopher Oglesby, ténor du groupe vocal Adler fellows soutenu par l’Opéra de San Francisco, qui a pu essayer ce masque en « conditions réelles », estime « qu’il a une excellente structure qui nous empêche de toucher notre nez ou notre bouche pendant que nous chantons. Il nous permet d’être proches les uns des autres, de chanter ensemble sans risquer de propager le virus ». L’opéra de San Francisco prévoit d’utiliser ces masques lors des répétitions du Barbier de Séville de Gioachino Rossini qui sera jouée à l’extérieur (sans masque) en avril dans le centre civique du comté de Marin. Ce sera d’ailleurs le premier concert donné par l’institution californienne depuis le début de la crise sanitaire aux Etats-Unis.
Philippe Gault