Covid 19 : 150 chanteurs d’opéra protestent devant le Parlement britannique

150 chanteurs d’opéras ont interprété un air de Verdi devant le Palais de Westminster, vendredi, en protestation contre le manque de soutien envers le secteur culturel alors que la crise de la Covid 19 sévit. Partout en Europe, des initiatives se multiplient pour tenter de sauver la musique de la crise économique.

Nabucco de Verdi pour célébrer « l’importance de la musique vivante »

Vendredi 30 octobre dernier, une scène peu habituelle a eu lieu devant le Parlement britannique. 150 chanteurs et chanteuses d’opéra se sont réunis dans le parc du Palais de Westminster pour interpréter le Chœur des esclaves hébreux de l’opéra Nabucco de Verdi.

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Nos confrères britanniques de Classic FM étaient présents lors de l’évènement et ont pu interroger des musiciens. Parmi eux, la soprano Natalya Romaniw témoigne : « Il s’agit de se rassembler et de chanter ensemble à l’unisson, pour vraiment protester pour l’avenir de notre industrie, et pour célébrer l’importance de l’art et de la musique vivante. Il n’y a rien de tel ».

 

Natalya Romaniw a l’impression que le gouvernement « insulte » les musiciens

La réglementation au Royaume-Uni autorise les concerts mais impose actuellement des distances sociales. Les recettes de billetterie en sont donc réduites et la majorité des salles accusent le coup, affirmant ne pas avoir les moyens de fonctionner. Les organismes musicaux d’Outre-Manche appellent le gouvernement à mettre en place un système de billetterie subventionnée pour les concerts.

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Ils appellent également à une plus grande sensibilisation pour les musiciens indépendants, particulièrement affectés par la crise économique. Ces derniers ont d’ailleurs été choqués et touchés par la publicité « Fatima », diffusée par le gouvernement britannique il y a quelques semaines, qui suggérait à une danseuse de ballet de se réorienter dans la cybersécurité. Natalya Romaniw déclare à ce propos à Classic FM que « entendre qu’on doive se recycler est une insulte ».

 

La violoniste Nicola Benedetti et 400 musiciens avaient déjà protesté devant le Parlement britannique

Alors que la deuxième vague du coronavirus frappe l’Europe de plein fouet, la plupart des pays prennent des mesures restrictives et contraignantes qui pénalisent en premier le secteur culturel. Une manifestation similaire avait déjà eu lieu devant Westminster le 6 octobre lorsque 400 musiciens dont la violoniste Nicola Benedetti ou encore la clarinettiste Emma Johnson avaient joué « Mars » de Gustav Holst pour protester contre le manque de soutien culturel du gouvernement britannique.

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Partout en Europe, les nouvelles restrictions suscitent la colère et les heurts se multiplient. En France, le débat sur l’ouverture des librairies est extrêmement tendu et tout le secteur culturel se sent délaissé par le gouvernement. En Italie, les lieux de spectacle sont fermés depuis le 26 octobre, et le resteront jusqu’au 24 novembre. Une situation catastrophique qui a poussé le chef Riccardo Muti à lancer un appel au gouvernement.  Enfin, si en Allemagne, les commerces et les transports en commun restent accessibles au public, ce n’est pas le cas des théâtres et des opéras : « Ces derniers mois, nous avons l’impression d’avoir moins de valeur que les voitures, les avions ou les footballeurs » ont dénoncé une cinquantaine de musiciens et d’humoristes allemands dans une lettre ouverte publiée sur internet.

Antoine Mouly

 

 

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