Emil Gilels en concert à Seattle (1964)

A la différence de son compatriote et contemporain Sviatoslav Richter, Emil Gilels appréciait les Etats-Unis – qui le lui rendirent bien : l’influent critique Harold C. Schonberg le surnomma « le petit géant » à cause de sa ressemblance avec Eugène d’Albert, un élève de Liszt – et y effectua de nombreuses tournées sous la férule des « gardes du corps » du gouvernement soviétique.

C’est justement de l’autre côté de l’Atlantique, à Seattle exactement, que ce produisit Emil Gilels le 6 décembre 1964, en pleine « coexistence pacifique » des deux blocs. Au programme de son récital figuraient la Sonate « Waldstein » de Beethoven, les Variations sur « Don Giovanni » de Mozart, les « Visions fugitives » et la Sonate pour piano n° 3 de Prokofiev ainsi que le Premier Livre des « Images » de Debussy.
En complément de programme, Francis Drésel nous propose de retrouver le prodige russe dans l’un de ses chevaux de bataille, le Concerto pour piano n° 1 de Tchaïkovsky (Zubin Mehta, New York, 1979), et dans le Concerto pour piano n° 3 de Beethoven (Kurt Masur, Orchestre Symphonique d’URSS, 1976).