Vincent Peillon « Cette campagne m’offusque, m’oppresse, me rend malade »

Ce matin à 8h15 sur Radio Classique

Vincent Peillon, député européen PS et soutien de Benoît Hamon

Invité de Guillaume Durand

« Le PS n’est jamais mort »

Extraits :

A propos des « trahisons » faites à Benoît Hamon

« Par rapport aux règles qui sont les nôtres, oui, il y a des difficultés puisque certains qui sont socialistes ne respectent pas la procédure de la primaire. »
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« Je voudrais rappeler qu’il s’agit d’un phénomène très minoritaire. La grande majorité de la gauche de gouvernement le soutient. »
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« Bernard Cazeneuve a désapprouvé ce qu’a faitManuel Valls et a exprimé par deux fois son soutien à Benoît Hamon. Mais on a envie d’écrire une autre histoire et donc certains qui sont dans une forme d’opportunité politique, jouent par le ralliement à Macron aussi le fait de faire parler d’eux. »
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« La situation dont nous héritons à la fin du quinquennat, c’est un Président de la République qui ne peut pas se représenter et un Parti socialiste – au sens large -extrêmement divisé. Nous avons deux candidats et demi et Benoît Hamon est pris dans la tenaille. »

A propos d’Emmanuel Macron

« Les socio-démocrates proches du centre n’ont jamais existé. C’est une confusion. Rocard était Premier ministre d’un Président socialiste avec une majorité socialiste dans laquelle il y avait un grand rassemblement de gauche et il a cherché à élargir. Macron, ce n’est pas du tout pareil, il se dit à la fois de gauche et droite. »
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« Sur le plan idéologique, il représente quelque chose qu’on n’a jamais vu, qui est ni clair, ni distinct. Il s’exprime d’ailleurs différemment, parfois de manière contradictoire suivant son auditoire. Il nous amène vers le pire, c’est à dire la dissolution du clivage gauche/droite. »

A propos du débat politique à gauche

« Ce qu’on fait les frondeurs n’est pas bien, c’est pour cela que je me suis mis en retrait. Mais parce que ce n’est pas bien, ils ont fait la même chose. Le débat politique à gauche est donc, depuis quelques semaines, minable. Il est temps qu’il s’élève un peu. »
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« Il faut rassembler par-delà les difficultés. »

A propos de Manuel Valls

« Il a toujours eu une singularité au sein du Parti socialiste mais n’a jamais cherché, contrairement à Rocard, à construire un collectif. »
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« Je souhaite en tout cas qu’il reste dans la famille socialiste. Nous sommes plus forts et plus intelligents lorsque nous sommes plusieurs et unis.»

A propos de l’avenir du PS

« Le PS n’est jamais mort. S’il reste, pour ces élections, coincé entre Macron et Mélenchon, il sera affaibli puis il reviendra. Il lui est même déjà arrivé de descendre à 5%. »
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« Une telle famille politique ne saurait disparaitre. Historiquement, ça ne marche pas. La crise est propre à tout le système politique. »

A propos de la campagne

« Cette campagne m’offusque, m’oppresse, me rend malade. La succession des affaires, l’impossibilité de présenter les projets me semblent être des symptômes d’une crise du système politique qui continue de nous acheminer vers le pire. »
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« Mes principes sont d’être anti nationaliste et anti extrême-droite. Je voterai donc contre Marine Le Pen dans le cas où le candidat socialiste ne passe pas. »
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« Contrairement au projet de Benoît Hamon, celui d’Emmanuel Macron ne permettra pas de lutter contre la montée du populisme. »