Tourisme : Attention à la ruée dans les aéroports cet été !

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Les congés estivaux annoncent une ruée des Français vers les aéroports. Pourtant le secteur est loin d’avoir retrouvé ses effectifs d’avant la crise du Covid. Entre une baisse des vocations et des formations beaucoup trop longues, le recrutement ne pourra se faire avant l’été.

« Il est probable que les passagers doivent attendre plusieurs heures pour pouvoir enregistrer leurs bagages »

Dans un mois, les vacances d’été commencent. Il faudra donc faire attention aux embouteillages dans les aéroports. En effet, nombreux sont ceux qui prendront l’avion. On s’attend à des records d’affluence pour certaines destinations, comme vers le Maghreb et l’Amérique du Nord. Le trafic pourrait égaler les chiffres de 2019, avant la pandémie. Le problème est que les aéroports font face à une pénurie de main-d’œuvre. Parmi les bagagistes, le personnel au sol et les agents de sécurité, les bras manquent à tous les étages. Ainsi, à l’échelle européenne, 2/3 des aéroports s’attendent à des retards et 16% à des annulations de vols. C’est le résultat de deux années de pandémie qui ont largement désorganisé une machinerie d’habitude bien rodée.

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En effet, pour Roissy et Orly, 4000 postes restent à pourvoir. A l’échelle de la France, 15% des effectifs manquent. En conséquence, on constate un accueil dégradé. il faudra donc s’armer de patience pour prendre l’avion cet été, prévient l’expert du secteur aérien, Xavier Tytelman : « il est probable que les usagers aient besoin d’attendre plusieurs heures pour pouvoir enregistrer leurs bagages et qu’on leur demande d’arriver 2 à 3 heures avant le décollage ». Entre des CDD non renouvelés et des licenciements massifs, durant la pandémie, le secteur a baissé drastiquement ses effectifs.

Les aéroports demandent à l’État de raccourcir les temps de formation

Certains, mis au chômage partiel, ont même perdu leur habilitation de sécurité pourtant nécessaire pour travailler dans les aéroports. Avec l’incertitude sanitaire du début d’année, leur retour n’a pas été anticipé : « les personnes qui n’ont pas eu l’opportunité de travailler pendant 1 ou 2 ans veulent toutes reprendre leur activité en même temps. Pourtant les autorisations pour accéder aux pistes ne seront pas prêtes avant l’été ». Si l’on ajoute à cela, une crise des vocations, des travaux pénibles et des emplois souvent temporaires, les candidats ne se pressent pas. Selon Thomas Juin, président de l’Union des Aéroports Français, cette crise touche de nombreux pays : « le phénomène est mondial. Ce n’est pas la faute du recrutement. Même si l’on va pouvoir augmenter les effectifs d’ici l’été, toutes les personnes ne pourront pas être formées convenablement ». Les aéroports demandent également un coup de pouce à l’État pour raccourcir les temps de formation. Elles sont de 6 à 8 mois actuellement. Un délai bien trop long pour espérer des renforts pour cet été.

Eric Kuoch

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