Santé : La mortalité infantile augmente en France, une première depuis 10 ans

istock

C’est la première fois depuis 2012 que la mortalité infantile augmente en France. Les médecins s’inquiètent du manque de données à leur disposition afin d’endiguer ce phénomène.

La cigarette, l’âge des mères et le surpoids pourraient être des facteurs

La mortalité infantile est en hausse France. Une étude de l’INSERM révèle que pour la première fois depuis 10 ans, le taux a augmenté. Selon l’équipe de chercheurs, c’est une « tendance inquiétante », car entre 2012 et 2019, sur 1 000 naissances, la France est passée de 3,3 décès à 3,5 décès de nourrissons de moins d’un an. Cela peut paraître peu, mais par rapport à la Suède ou à la Finlande, la France observe ainsi un « excès » de 1 200 décès chez les enfants de moins d’un an, soit 2 fois plus que nos amis scandinaves.

A lire aussi

 

En effet, près de la moitié de ces décès sont survenues durant la première semaine de vie de l’enfant. Ce taux d’enfants très fragiles à la naissance est 2 fois plus élevé qu’en Suède et au Danemark explique le pédiatre spécialiste en néonatalité Francois-Marie Caron : « si l’on n’a pas d’explications exactes à cette hausse, plusieurs facteurs pourraient en être la cause. La France a le record d’Europe de femmes qui fument durant leur grossesse. Les françaises font également des enfants de plus en plus tard et l’obésité de la population est croissante. Tout cela entraine plus de prématurés ou des mauvais développements dans l’utérus qui génèrent des enfants fragiles ».

 

« L’ampleur par rapport à d’autre pays est très inquiétante »

Le problème est que sur les certificats de décès des nouveau-nés, mis à part le sexe et la date, rien n’est stipulé. Les malformations ou le poids à la naissance ne sont pas précisés regrette le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et co-auteur de l’étude :« la première action nécessaire pour répondre à cette hausse historique serait de tenir un recueil de données. La cause précise de la mort de l’enfant entre 0 et 365 jours doit être répertoriée. En attendant on avance à l’aveugle alors que l’ampleur par rapport à d’autre pays est très inquiétante ». Il est donc difficile dans ces conditions d’y voir clair et de faire de la prévention pour infléchir la tendance. Pourtant une chose est sûre, la France manque cruellement de médecins spécialisés en néonatalogie pour assurer les accouchements difficiles. Ils sont 20% de moins qu’il y a 10 ans.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister : 

 

Retrouvez les Infos du jour